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Titre La traduction des échantillons biologiques : une amplification de la vie privée ?
Auteur Martin Dufresne, Dominique Robert
Mir@bel Revue Réseaux (communication - technologie - société)
Numéro vol. 30, no 175, 2012 Industries culturelles et Internet
Rubrique / Thématique
Varia
Page 205-229
Résumé Cette contribution porte sur l'articulation entre la vie privée et la justice criminelle. Nous nous intéressons à l'enquête policière et à sa mobilisation de la technologie d'identification génétique. Il est courant de concevoir la vie privée en tant qu'attribut de l'individu qui précèderait la vie sociale, telle une substance que chacun possède et qu'il faut préserver. Vu ainsi, l'avènement de la technologie d'identification génétique dans la justice criminelle paraît être une force d'érosion de la vie privée. Or, inspirés de la sociologie de la traduction, nous suggérons de reconsidérer cette lecture de l'innovation technologique. À partir d'une enquête de terrain menée au Canada, nous avons retracé le parcours suivi par les substances biologiques, de leur prélèvement à leur transformation en profil génétique. Nous soutenons qu'il est possible et heuristique de voir la vie privée en tant que production socio-technique contingente. Cette conception nous permet de sortir, en partie, des impasses du paradigme dominant de la vie privée et d'un constructivisme relativiste.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Translating biological samples: amplifying privacy?
This paper concerns the articulation between privacy and criminal justice. We look at police investigations and their use of genetic identification technology. Privacy is commonly conceived of as an attribute of individuals that takes precedence over social life, like something that one possesses and needs to preserve. Thought of in these terms, the rise of genetic identification technology in criminal justice appears to be a force undermining privacy. Drawing on the sociology of translation, we suggest reconsidering this reading of technological innovation. Based on fieldwork carried out in Canada, we follow the journey of biological substances, from the moment the samples were taken to their transformation into genetic profiles. We argue that it is both possible and heuristic to see privacy as a contingent socio-technical production. This understanding affords us a way out of some of the deadlocks of the dominant paradigm of privacy and relativist constructivism.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RES_175_0205