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Titre Le Maroc et le Printemps arabe
Auteur Fouad Abdelmoumni
Mir@bel Revue Pouvoirs
Numéro no 145, 2013/2 Le Maroc
Page 123-140
Mots-clés (matière)constitution gouvernement histoire monarchie mouvement politique mouvement social pouvoir politique révolution situation économique situation politique situation sociale
Mots-clés (anthropo)Hassan II Mohamed VI
Mots-clés (géographie)Maroc
Résumé Le Maroc sort de son moyen âge, mais il le fait dans la lenteur et la confusion. L'ancien modèle de société, fait de conservatisme féodal, d'autoritarisme patriarcal, de prédation et de rente, de répression et de corruption, est condamné par les mutations sociologiques, économiques, politiques et technologiques. Mais il cède difficilement devant les inerties politiques et sociales dues, notamment, à l'éviction, la répression, la corruption et la décrédibilisation des élites menées par le palais depuis l'indépendance, ainsi qu'à la crainte de déstabilisation (islamiste, militaire, sécessionniste...). Ainsi, les espaces de libéralisation récemment concédés permettent un jeu politique plus fluide, plus transparent et mieux sanctionné par la volonté populaire. Mais les élites au pouvoir et celles capables de peser à moyen terme grâce au suffrage populaire sont très largement prisonnières de la logique autoritariste, paternaliste, clientéliste et rentière, ce qui empêchera probablement l'éclosion d'une véritable démocratie active pour une ou plusieurs décennies, le temps que la relève se cristallise et que les us démocratiques s'imposent.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Morocco and the Arab Spring
Morocco is emerging from its Middle Ages, but it is doing so very slowly and in a confused manner. The old model of society, based on feudal conservatism, patriarchal authoritarianism, predation and unearned income, repression and corruption, is condemned by sociological, economic, political and technological evolutions. However, it does not give way easily in front of political and social inertia due partly to the eviction, repression, corruption and the undermining of the credibility of the elites carried out by the palace since independence, as well as to the fear of destabilization (by Islamic, military or secessionist forces). Thus, the spaces of liberalization recently conceded make for a political game that is more fluid, transparent and better sanctioned by the will of the people. However, the elites now in power, and those who could reach power by popular elections in a near future, remain in great part prisoners of the authoritarian, paternalistic, clientelist and rentier logic. This will probably prevent the emergence of a true and active democracy for one or more decades, the time necessary for a younger generation to emerge and for democratic customs to impose themselves.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POUV_145_0123