Titre | Classement, déclassement, reclassement sur le marché résidentiel : L'exemple des occupants de logements dégradés parisiens | |
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Auteur | Pascale Dietrich-Ragon | |
Revue | Revue Française de Sociologie | |
Numéro | vol. 54, no 2, 2013 Varia | |
Rubrique / Thématique | Varia |
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Page | 369-400 | |
Annexes | Bibliographie, Tableaux | |
Mots-clés (matière) | catégorie sociale classe sociale habitat insalubre logement logement social mobilité sociale pauvreté sociologie | |
Mots-clés (géographie) | France Paris | |
Résumé |
À partir de l'exemple des occupants de logements dégradés parisiens, cet article s'intéresse à l'importance de l'habitat dans les mécanismes de classement social et aux interdépendances entre les positions sociales et résidentielles chez ces personnes précaires. L'occupation d'un logement disqualifié implique une dégradation du statut dans la société, surtout pour les personnes qui font l'expérience du « déclassement résidentiel » (i.e. ne parvenant pas à se loger convenablement malgré leur relative intégration, en raison de la conjoncture immobilière). Loin d'être passifs, les mal-logés tentent de lutter contre cette déchéance et aspirent à un reclassement tant résidentiel que social grâce au logement social. Cependant, pour les plus démunis, le relogement peut être porteur d'un certain malaise quand il s'accompagne d'un « surclassement résidentiel », c'est-à-dire lorsque le statut social n'est pas « à la hauteur » du nouveau statut résidentiel. Dans leur cas, les positions résidentielle et sociale fonctionnent comme des vases communicants : contraints d'arbitrer entre logement et consommation, il leur est impossible de s'élever dans l'une des hiérarchies sans se voir rabaisser dans l'autre. Ordres social et résidentiel sont donc étroitement imbriqués et toute modification dans l'un des ordres non suivie d'une modification similaire dans l'autre ordre a des effets psychologiques et sociaux importants. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Classification, de-classification and re-classification in the housing market. The example of residents in poor housing in Paris. Based on the example of residents in poor housing in Paris, this paper focuses on the importance of housing in social class mechanisms and the interdependence between social and residential status for those in positions of precarity. Housing deprivation implies a downgrading of status in society, especially for those who experience « residential de-classification » (i.e., are unable to house themselves decently because of the situation in the housing market despite being comparatively socially integrated). Far from being passive, the poorly housed fight against this decline and aspire to residential as much as social re-classification by way of social housing. However, for the most deprived, rehousing can bring about social malaise when accompanied by an « over-elevated residential class », that is, when social status is not « as high » as a new residential status. In their case, residential and social statuses work like connecting vessels. Obliged to choose between housing and consumption, it is impossible for them to climb one of the hierarchies without slipping back in the other. Social and housing orders are thus tightly interwoven and any changes in one of the orders that are not followed by similar changes in the other have significant psychological and social effects. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFS_542_0369 |