Contenu de l'article

Titre Jeunes descendants d'immigrants ouest-africains en consultations ethnocliniques : migrations en héritage et mémoires des « origines »
Auteur Lila Belkacem
Mir@bel Revue Revue Européenne des Migrations Internationales
Numéro Vol. 29, no 1, 2013 Mémoires et migrations en Afrique de l'Ouest et en France
Rubrique / Thématique
Articles
Page 69-89
Résumé « J'ai deux portraits au-dessus de mon bureau : celui de Freud, et celui de mon grand-père, un grand marabout dans mon pays ». Ainsi s'exprime le thérapeute d'un centre ethnoclinique de région parisienne pour illustrer les fondements de son travail auprès de familles immigrantes ouest-africaines et la « double appartenance culturelle » que leurs enfants élevés en France sont supposés détenir. Au cours des consultations avec les familles, les ethnocliniciens mettent en œuvre une entreprise mémorielle, identitaire et morale bien précise à l'adresse des jeunes, promouvant certaines mémoires « heureuses » et en occultant d'autres. Analysant le travail mené en consultation et sa portée auprès des jeunes, cet article montre que l'entreprise des thérapeutes, tout comme les positionnements ambivalents adoptés par les jeunes, ne peuvent s'analyser en dehors du contexte migratoire minoritaire post-colonial dans lequel se déroulent les consultations, et que l'approche ethno-clinique reflète finalement certaines contradictions des institutions françaises face aux populations originaires d'Afrique de l'Ouest.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais “I have two portraits above my desk: one of Freud, and the other of my grandfather, a great marabout of my country”. A therapist from an ethnoclinical center in the Paris area uses these images to explain the foundation of his work with migrating West African families and to illustrate the so-called “double cultural belonging” experienced by their children raised in France. During consultations with families, ethnoclinicians seek to draw a specific memory, identity or sense of moral enterprise from the youngsters in an effort to promote “happy” memories and obscure others. Analyzing the work carried out during consultations and its impacts on the youngsters, this article shows that the therapists' enterprise, as well as the ambivalent positions adopted by the immigrants' descendants, cannot be analyzed irrespective of the migratory, minority and post-colonial context in which the consultations takes place. The ethnoclinical approach, it argues, reflects some contradictions of the French institutions when they are confronted with people of West African descent.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REMI_291_0069