Titre | Expérience de guerre, hiérarchie des victimes et justice sociale à la soviétique | |
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Auteur | Nathalie Moine | |
Revue | Cahiers du monde russe | |
Numéro | volume 49, no 2-3, avril-septembre 2008 Sortie de guerre | |
Rubrique / Thématique | Héritage du conflit |
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Page | 383-418 | |
Résumé |
L'article est consacré à un district sinistré de la région de Leningrad. Il commence par retracer le temps de l'occupation pour la population rurale en décrivant la violence exercée contre les civils, notamment au moment de la grande retraite à partir de septembre 1943 qui se solda par la destruction de la plupart des villages. L'article examine ensuite comment l'expérience de la guerre vécue par les individus et leurs familles influe sur les mesures d'aide apportées par les autorités du district. Les autorités soviétiques se livrent à la constitution de listes d'habitants, selon différents critères. Elles commencent par l'identification à la foi des appuis au mouvement des partisans et des traîtres. Par la suite, les listes destinées à répartir l'aide mêlent les critères liés à l'expérience de la guerre, distinguant notamment les familles de combattants, et au degré de dénuement engendré par la perte de sa maison, de son bétail, de ses biens. Au sein d'une population de sinistrés, le fait d'être désigné comme « victime de l'occupation » permet d'être prioritaire pour bénéficier d'une aide sous la forme de distribution d'une aide financière ponctuelle, d'une exemption fiscale temporaire, ou encore d'un prêt à la construction. L'article montre cependant comment l'édification d'une nouvelle hiérarchie des bénéficiaires se dilue face à la pauvreté générale, au poids des connaissances interpersonnelles et à la maigreur des ressources en jeu. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CMR_492_0383 |