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Titre Stol´niki kak čin gosudareva dvora v carstvovanie Mihaila Fedoroviča Romanova
Auteur Andrej P. Pavlov
Mir@bel Revue Cahiers du monde russe
Numéro volume 51, no 2-3, avril-septembre 2010 Dynamiques sociales et classifications juridiques dans l'Empire russe
Page 211-240
Résumé Comme le montrent les travaux les plus récents, en particulier ceux de Robert Crummey, l'autorité des bojare n'a pas décliné au XVIIe siècle. En effet, l'entrée au Conseil de membres des familles de rang moyen signifia moins la substitution de l'élite bojar par la noblesse, que l'intégration de personnes nouvelles attachées à l'ancienne élite par des liens de famille et de clientèle. L'auteur poursuit la recherche dans cette direction et tente de répondre à la question suivante : dans quelle mesure les conclusions des historiens concernant l'élite du Conseil sont-elles valables pour les autres grades de la cour du souverain, notamment les grades dits de Moscou ? La composition et le processus de recrutement du grade de panetier sous le règne de Mihail Romanov constituent le cœur de cette étude.L'auteur note qu'en dépit de l'intégration importante de membres de familles nouvelles de la noblesse dans le grade des panetiers traditionnellement réservé aux bojare, ceux-ci y conservaient une position solide car ils bénéficiaient du privilège d'accéder à ce grade de façon préférentielle, en vertu de leurs origines et de la tradition.En même temps, comme le montre l'auteur, les membres des familles de la noblesse moyenne n'intégraient pas ce grade de façon aléatoire. Le plus souvent, ils étaient étroitement liés à la famille du tsar par « le service dans la Chambre », ou bien jouissaient de liens familiaux ou personnels avec des membres de l'élite bojar et de celle de la cour.À propos des panetiers, l'auteur conclut que le processus relève moins de la supplantation de l'aristocratie par la noblesse, que de l'accroissement de l'élite par l'apport des familles nouvelles qui s'intégraient avec succès au milieu de la cour, comme ce fut le cas pour les grades du Conseil. Les grades du Conseil et de Moscou constituaient la couche dirigeante de l'État de Moscou et le tsar ne pouvait ignorer leurs intérêts. La position éminente de cette élite dirigeante et privilégiée de la cour au-dessus de l'ensemble de la noblesse et son isolement de la noblesse provinciale furent un obstacle substantiel à l'émergence de l'ordre de la noblesse en Russie au XVIIe siècle.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Historians (Robert Crummey, among others) have recently shown that the boyars' influence did not decline in the seventeenth century. Appointments to the Duma of members of non-boyar families amounted less to the substitution of the boyar elite with the gentry (dvorianstvo) than to the integration of new figures connected to the old elite through kinship or patronage. The author conducts his analysis along these lines and tries to answer the following question: To what extent do historians' conclusions on the Duma's elite apply to the other court ranks, particularly the so-called Moscow ranks? His study of the composition of the rank of steward (stol´nik) and its recruitment process under the reign of Mikhail Romanov constitutes the focus of this article. As the author points out, despite the significant number of appointments of members of new noble families to a rank that was traditionally reserved to boyars, the latter nonetheless continued to enjoy a stable position because they were given preferment in these appointments by virtue of tradition and their origins At the same time, these appointments were not fortuitous. Most of the promoted servitors had access to the tsar's family through service as “gentlemen of the bedchamber” or had kinship or personal ties with members of the boyar and court elites. The author concludes that appointments to the rank of steward were less intended to replace boyars with the gentry than to expand the elite with the influx of new families who successfully integrated the court. Moscow and Duma ranks constituted the unique ruling layer of the Muscovite state and the tsar could not ignore their interests. The eminent position of this privileged ruling elite above the bulk of the nobility and its isolation from the provincial gentry turned out to be an obstacle to the consolidation of the nobility as an estate in the seventeenth century.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CMR_512_0211