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Titre Rethinking elite integration : The Crimean Murzas and the evolution of Russian nobility
Auteur Kelly O'Neill
Mir@bel Revue Cahiers du monde russe
Numéro volume 51, no 2-3, avril-septembre 2010 Dynamiques sociales et classifications juridiques dans l'Empire russe
Page 397-417
Résumé Dans la Russie tsariste, l'intégration des élites était une composante cruciale de l'édification de l'empire. Alors que les statuts auxquels prétendaient les élites non russes, ou qui leur étaient attribués, aidaient à déterminer la relation entre le centre et la périphérie, l'intégration des élites revêtait une dimension latitudinale non moins importante. Une étude attentive des nuances de ce processus dans la province de Tauride (l'ex-khanat de Crimée) suggère que l'anoblissement des personnages importants des régions limitrophes engendrait une reconceptualisation des implications et de l'accessibilité au statut de noble dans tout l'Empire. Le cas étudié dans cet article, celui des mourzas de Crimée, propose de repenser la géographie des catégories sociales et les dynamiques du processus par lequel les officiels et les élites organisaient la société noble à la fin du XVIIIe et au tout début du XIXe siècle. Les mourzas formaient un groupe de population très peu nombreux – jamais plus de cinq cents individus à une époque donnée – mais ils étaient musulmans dans une période de tolérance religieuse, anciens vassaux du sultan à l'époque de la rivalité russo-ottomane et héritiers des traditions de la steppe alors que la Russie tentait de se réinventer comme un État européen. De ce fait, déterminer si et comment un mourza pouvait être anobli avait des implications idéologiques et logistiques très diverses pour la société impériale.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In tsarist Russia, elite integration was a crucial component of empire building. While the status claimed by, or ascribed to, non-Russian elites helped determine the relationship between core and periphery, elite integration had an equally important latitudinal dimension. Careful study of the nuances of this process in Tavrida province (the former Crimean khanate) suggests that the ennoblement of borderland figures engendered a reconceptualization of the implications and accessibility of noble status throughout the empire. The case of the Crimean murzas, explored in this article, suggests that we rethink the geography of social categories and the dynamics of the process through which officials and elites curated noble society in the late eighteenth and early nineteenth centuries. The murzas were a diminutive population – never more than 500 at a given time – but they were Muslims in an era of religious toleration, former vassals of the sultan in the age of Russian-Ottoman rivalry, and heirs to steppe traditions in the midst of Russia's attempt to reinvent herself as a European state. Determining whether and how a murza might become a nobleman therefore had wide-ranging logistical and ideological implications for imperial society.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CMR_512_0397