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Titre Soslovie and the Foreign Clergies of Imperial Russia : Estate rights or service rights?
Auteur Paul W. Werth
Mir@bel Revue Cahiers du monde russe
Numéro volume 51, no 2-3, avril-septembre 2010 Dynamiques sociales et classifications juridiques dans l'Empire russe
Page 419-440
Résumé Par son analyse du statut social des serviteurs religieux des confessions non-orthodoxes de Russie (« les confessions étrangères »), cet essai aborde une dimension impériale significative de la question des ordres (sosloviia). Le but est d'établir dans quelle mesure on peut mettre en évidence l'existence d'un ordre clérical pour les confessions étrangères, distinguer les critères selon lesquels les individus étaient reconnus comme relevant de clergés non-orthodoxes et pointer les droits et privilèges auxquels ces serviteurs religieux pouvaient prétendre. En reprenant la distinction, avancée par Vasilij Ključevskij, entre « droits inhérents à un ordre (soslovnye prava) » et « droits inhérents à une fonction (dolžnostnye prava) », l'auteur démontre que les serviteurs chrétiens, à commencer par le clergé orthodoxe, avaient progressivement acquis des droits inhérents à leur ordre, tandis que les serviteurs non-chrétiens n'avaient généralement pu acquérir que les seuls droits propres à leur fonction. Cet état de fait résulterait de la combinaison d'intérêts pratiques et idéologiques, associés à la connaissance limitée de l'État sur les serviteurs non-orthodoxes, aux engagements de celui-ci à privilégier la chrétienté (orthodoxe) dans l'ordre social de la Russie, et aux modifications de sa politique visant les soslovija.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This essay addresses a significant imperial dimension of the soslovie question by analyzing the estate status of the religious servitors of Russia's non-Orthodox faiths (the “foreign confessions”). Its goal is to ascertain the extent to which one may discern a clerical estate (dukhovnoe sostoianie) for the foreign confessions, the standards by which individuals were recognized as belonging to non-Orthodox clergies, and the rights and privileges to which these religious servitors were entitled. Drawing on a distinction offered by Vasilii Kliuchevskii between “estate rights” (soslovnye prava) and “service rights” (dolzhnostnye prava), the author argues that Christian servitors, beginning with the Orthodox clergy, gradually acquired estate rights, while non-Christian servitors were generally able to acquire only service rights. The reasons for this outcome should be sought in a combination of practical and ideological concerns having to do with the state's limited knowledge about non-Orthodox servitors, its commitments to the privileging of (Orthodox) Christianity in Russia's social order, and broader shifts in the state's soslovie policies.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CMR_512_0419