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Titre Stalin's postwar border-making tactics : East and West
Auteur David Wolff
Mir@bel Revue Cahiers du monde russe
Numéro volume 52, no 2-3, avril-septembre 2011 L'Union soviétique et la Seconde Guerre mondiale
Rubrique / Thématique
The Soviet Union and the international context between 1939 and 1945
Page 273-291
Résumé À partir des archives russes déclassifiées depuis 1991, cet article analyse quatre exemples qui illustrent la manière dont Stalin a tenté de modifier les frontières de l'URSS, pas seulement dans le dessein de s'agrandir mais aussi pour en tirer d'autres profits propres aux dynamiques frontalières. Ces exemples datent de la période 1944-1946 quand les tanks soviétiques semblaient invincibles. Deux cas sont situés du côté européen et concernent la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Hongrie, l'Ukraine, et la Roumanie. Les deux autres, du côté asiatique, couvrent davantage de territoire. Le premier porte sur le Caucase, et met en cause l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Géorgie, l'Iran et la Turquie ; tandis que le second, beaucoup plus à l'est, concerne la formation du tracé des frontières soviétiques avec l'Altaï, la Mongolie, la Chine et le Japon.L'analyse comparative de ces cas laisse penser que Stalin a personnellement supervisé toutes ces opérations relatives à la modification des frontières toujours dans des fins sécuritaires, géographiques et historiques au sens le plus large. Pour Stalin, il ne s'agissait pas seulement d'une question de territoire en tant que tel mais plutôt de répondre à des besoins spécifiques allant de l'obtention d'un débouché sur la Méditerranée à la transformation de la mer d'Ohotsk en lac soviétique ; de réunir les peuples d'Azerbaïdjan tout en s'assurant de nouvelles réserves de pétrole ; ou encore de conserver des lignes de communication pour soutenir les avant-postes à Vienne, Berlin et Port-Arthur.Stalin comprenait aussi le rôle psychologique du territoire, sa capacité à tourner les têtes des politiques, à les empêcher de voir les effets négatifs du nationalisme primaire. En soulevant la colère de Mikołajczyk, il a contrarié toutes les bonnes intentions de Churchill. En encourageant Choybalsan, il a forcé Tchang Kaï-chek à rester vigilant. En confortant les désaccords dans les aspirations nationalistes slovaques, hongroises et polonaises, Stalin a fait en sorte que les Alliés se forgent une mauvaise impression de la nouvelle Europe centrale. De même, en rendant impossible toute forme de collaboration entre ces pays, il s'est posé en arbitre ultime de leurs dissensions territoriales et plus encore. En fin de compte, toutes ces man œuvres visant à modifier le tracé des frontières ont généré nombre de problèmes, de peurs et de mouvements revanchistes, empêchant à jamais les voisins de l'Union soviétique de devenir ses amis.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Making use of Russian archives declassified since 1991, this article analyzes four cases in which Stalin tried to shift the borders of the USSR, not only to expand, but also to gain other benefits inherent to the frontier's dynamics. All the cases date from the period 1944-1946, when Soviet tanks seemed invincible. Two European cases concern Poland, Czechoslovakia, Hungary, Ukraine, Romania and Belarus. Two Asian cases cover much territory, with one in the Caucasus involving Armenia, Azerbaijan, Georgia, Iran and Turkey, and one further east concerning the formation of the Soviet borders with the Altai, Mongolia, Xinjiang, China and Japan. The article's comparative analysis suggests that Stalin personally supervised all these border operations, aiming at goals involving security, geography and history, in the broadest sense. For Stalin, it was not just a matter of territory per se, but of achieving specific (desirable) goals that ranged from gaining an outlet to the Mediterranean or making the Sea of Okhotsk a Soviet lake; uniting the populations of Azerbaijan while securing additional oil reserves; or preserving lines of communication to forward positions in Vienna, Berlin and Port Arthur. Stalin also understood the psychological side of territory, its ability to turn politicians' heads, preventing them from seeing the negative effects of knee-jerk nationalism. By incensing Mikołajczyk, he thwarted Churchill's good intentions. By encouraging Choibalsan, he kept Chiang Kaishek on the alert. By supporting Slovak, Hungarian and Polish nationalistic aspirations at cross-purposes, Stalin left the Western Allies with a poor impression of the new Central Europe. He also made it hard for these countries to work together toward any goal, and became the ultimate arbiter of their territorial dissension and much more. But ultimately, Stalin's border-making activities generated concerns, fears and revanchist movements, preventing Soviet neighbors from ever becoming Soviet friends.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CMR_522_0273