Titre | « Of a Negro, a Butler and a Grocer » (Jekyll 7)?Ignatius Sancho's epistolary contribution to the abolition campaign (1766-1780) | |
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Auteur | Françoise Le Jeune | |
Revue | Etudes anglaises | |
Numéro | Volume 61, octobre-décembre 2008 | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 440-454 | |
Résumé |
Cet article analyse la correspondance d'Ignatius Sancho, publiée par deux éditeurs blancs après la mort de cet ancien esclave ayant vécu toute sa vie sur le territoire britannique. Durant une dizaine d'années, de 1773 lorsque Sancho s'installa comme épicier à Londres jusqu'à 1780, année de son décès, l'ancien esclave devenu commerçant correspondit avec de nombreux clients de la meilleure société londienne rencontrés alors qu'il était le majordome du duc de Montagu. Pour les deux éditeurs de Sancho, la publication de sa correspondance mettait en accusation les thèses de l'époque selon lesquelles l'homme noir était inférieur intellectuellement à l'homme blanc, voire dénué d'intelligence. Une grande partie de ses échanges épistolaires est destinée à des fins commerciales. Il est essentiel pour l'épicier de Westminster de rester en bons termes avec ses prestigieux clients. Cependant, certaines lettres échangées avec des correspondants vivant à l'étranger ou avec l'un de ses jeunes protégés noirs, portent sur l'inhumanité de l'esclavage dont ses parents et lui-même ont souffert. L'analyse de ces quelques lettres qui contrastent avec le ton respectueux des missives commerciales va révéler les difficultés qu'éprouve cet homme à s'intégrer dans la société blanche et huppée de Londres à laquelle il veut s'identifier. Pourtant son souhait d'aider ses frères africains le taraude. Il s'en ouvre à Laurence Sterne en 1766, sans grand résultat. Il ne souhaitera plus poursuivre cette cause trop militante par la suite, par crainte de compromettre son commerce, la bonne société londonienne ne s'intéressant nullement à l'esclavage en 1780. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article will examine the letters of Ignatius Sancho, the first former slave to have his correspondence published in England by two white editors. These letters were written in the course of several years from the moment he established himself as a grocer in London in 1773, with the financial support of his master the Duke of Montagu, to the time he died in 1780. He greatly admired Laurence Sterne to whom he wrote for the first time in 1766 to ask him to write in favour of the abolition of slavery. Apart from this militant letter, Sancho rarely adopted a radical tone in his letters to prominent members of the society. But at times, when writing to a foreigner or someone residing outside of England or one of his black protégés, he expressed his views on the status of black people in Britain, as well as on the fate of his African brothers transported to the West Indies. The analysis of the letters evoking slavery will enable us to examine the uncomfortable position of this former black slave, whose commercial and epistolary connections within London's fashionable society led him to evade any unpalatable topics which might impair his business and his integration in those social circles, for whom the question of slavery and slave trade was far remote from their everyday concerns. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ETAN_614_0440 |