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Titre "Oh! You do have a bathroom! First door to the right at the top of the stairs" La salle de bains dans la mise en scène d'Un tramway nommé Désir
Auteur Frédéric Maurin
Mir@bel Revue Etudes anglaises
Numéro Volum 64, janvier-mars 2011
Rubrique / Thématique
Articles
Page 86-100
Résumé Dans Un tramway nommé Désir, la salle de bains se situe à l'extérieur de l'action et dans la coulisse du plateau. Elle est l'irreprésenté d'une pièce écrite par un auteur qui a longtemps été mis au ban par l'expérimentation théâtrale. Or, c'est justement sur ce point aveugle que se sont concentrés quatre metteurs en scène actuels, interrogeant le hors scène qu'il recouvre et le recentrant au besoin. Dans un entour japonisant, Lee Breuer fait de la salle de bains à la fois le lieu de l'intimité précieuse et l'antichambre du potentiel agressif (2011) ; en relayant sur un moniteur les agissements qui s'y déroulent, Frank Castorf incorpore le caché dans le montré et joue avec ironie sur l'interaction entre l'image et le réel (2000) ; Krzysztof Warlikowski brouille l'identité et la signification d'un long couloir abritant pourtant des équipements sanitaires très visibles (2010) ; enfin, une baignoire exhibée en scène déclenche chez Ivo van Hove un spectacle extrêmement physique, pulsionnel, sexuel (1995/1999). Dans ces quatre exemples, recentrer la salle de bains interdite de représentation contribue à réhabiliter Tennessee Williams en l'arrachant à la tradition du réalisme psychologique auquel son nom reste attaché.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In A Streetcar Named Desire, the bathroom is located outside the action and offstage. It delineates the unrepresented part of a play written by a playwright who has long been despised by the alternative theatre. But at least four contemporary directors focused on this blind spot and brought it to the fore or even centre stage. In a Japanesque environment, Lee Breuer treated the bathroom as both the place of privacy and the background of threat (2011). Videotaping what took place within and projecting the images on a monitor without enabled Frank Castorf to show on stage what was behind the scenes and to ironically play on the interaction between those images and the real (2000). Krzysztof Warlikowski blurred the definition and the meaning of a long corridor where sanitary equipment was yet fully visible (2010). Finally, the bathtub exhibited on stage by Ivo van Hove served as a trigger for a highly physical, sexual production (1995/1999). In these four instances, focusing on the hidden, “forbidden” bathroom may help to redeem Tennessee Williams by wrenching him from the psychological-realistic tradition his name is still attached to.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ETAN_641_0086