Titre | Les Balkans occidentaux sous la tutelle de la communauté internationale | |
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Auteur | Claude Nigoul | |
Revue | L'Europe en formation | |
Numéro | no 349-350, juillet-octobre 2008 Enjeux balkaniques - entre construction des nations et européanisation | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Enjeux balkaniques - entre construction des nations et européanisation |
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Page | 15-32 | |
Résumé |
Zone d'instabilité chronique, la région des Balkans dont même les limites géographiques ou politiques n'ont jamais fait l'objet d'une définition claire, reste, par excellence, le lieu de toutes les diversités ethniques, religieuses, linguistiques, sources de tensions et de conflits incessants. En dépit de sa relative pauvreté elle n'a pas cessé, au cours de l'histoire d'être l'objet des disputes et des convoitises des puissances dominantes en Europe, car elle était le lieu stratégique de leurs frictions directes et le front d'endiguement des pulsions de conquête des empires rivaux.La guerre froide en imposant sa discipline de bloc avait mis un ordre apparent et relatif dans cette turbulence chronique que troublaient, toutefois, les frondes yougoslave ou albanaise.Sa fin devait libérer les vieux démons dans les Balkans occidentaux, aussitôt ravagés par les affrontements nationalistes et les guerres des religions.Devant l'ampleur des conflits et les risques de contagion qu'ils portaient, la communauté internationale dut se résoudre à intervenir avec autant de vigueur qu'elle en est capable et toute l'indécision dont elle est souvent affligée. Elle le fit sous ses différentes espèces, mobilisant les institutions universelles aussi bien que les régionales, les organisations gouvernementales que les non gouvernementales.Elle s'employa d'abord laborieusement à mettre fin aux affrontements militaires, avant de s'atteler à l'effort indispensable de reconstruction. Pour ce faire elle a été amenée à prendre quelque liberté avec les principes qui la fondent, tels la souveraineté de ses membres ou la non-ingérence, allant jusqu'à constituer, sous sa direction parfois hésitante, de véritables protectorats.L'Europe, après avoir été dramatiquement absente de ces conflagrations qui se produisaient pourtant sur son propre sol, s'est progressivement investie dans un effort systématique de stabilisation à long terme qui s'est donné pour but l'intégration, à un terme aussi proche que possible mais néanmoins encore incertain, de l'ensemble des acteurs de ce désordre en les soumettant, pour ce faire, à ses exigences aussi bien économiques que politiques.Cette ambition doit toutefois faire face non seulement aux difficultés intrinsèques et éternelles propres à la région, mais aussi aux ambitions anciennes ou nouvelles des puissances, telles la Russie ou les États-Unis, toujours à l'affût. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The Balkans under the guardianship of the international community As a zone of chronic instability, the Balkans, whose geographical or political borders have never been clearly defined, remain the exemplary place of ethnical, religious, and linguistic diversities becoming sources of tensions and conflicts. Despite being a relatively poor area, it has always been subject to the struggles and greeds of the European powers, thanks to its strategic place and its role as a line where rivaling empires contained each other. By imposing its discipline of the blocs, the Cold War had put a seeming order in this chronic turbulence, even if it was somewhat troubled by the Albanian or Yugoslavian revolts. Its end was supposed to unleash the old demons on the Western Balkans, soon ravaged by nationalistic and religious conflicts. Considering the dimensions of the conflicts and the risks of contagion, the international community finally decided to act, with the strength it is sometimes capable of, but also with the undecidedness it is often victim to. It acted in different forms, rallying universal and regional institutions, but also governmental and non-governmental organisations. The international community first laboriously put an end to military confrontations and then attempted at reconstruction. In order to reach this goal, the international community had to disregard its founding principles, like the sovereignty of its members or non-interference, going so far as to create de-facto protectorates.Being dramatically absent during the confrontations on its own ground, Europe has progressively invested itself in an effort toward an enduring stabilisation, with integration of all the concerned countries as the final goal, as early as possible, but still uncertain, by submitting them to political and economical demands. Nevertheless this ambition must face the intrinsic and secular difficulties of the region, but also the ancient or new ambitions of the great powers, like Russia or the United States. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=EUFOR_349_0015 |