Contenu du sommaire : Enjeux balkaniques - entre construction des nations et européanisation
Revue | L'Europe en formation |
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Numéro | no 349-350, juillet-octobre 2008 |
Titre du numéro | Enjeux balkaniques - entre construction des nations et européanisation |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier : Enjeux balkaniques - entre construction des nations et européanisation
- Introduction - Matthias Waechter, Xavier Lallemand p. 3-14
- Les Balkans occidentaux sous la tutelle de la communauté internationale - Claude Nigoul p. 15-32 Zone d'instabilité chronique, la région des Balkans dont même les limites géographiques ou politiques n'ont jamais fait l'objet d'une définition claire, reste, par excellence, le lieu de toutes les diversités ethniques, religieuses, linguistiques, sources de tensions et de conflits incessants. En dépit de sa relative pauvreté elle n'a pas cessé, au cours de l'histoire d'être l'objet des disputes et des convoitises des puissances dominantes en Europe, car elle était le lieu stratégique de leurs frictions directes et le front d'endiguement des pulsions de conquête des empires rivaux.La guerre froide en imposant sa discipline de bloc avait mis un ordre apparent et relatif dans cette turbulence chronique que troublaient, toutefois, les frondes yougoslave ou albanaise.Sa fin devait libérer les vieux démons dans les Balkans occidentaux, aussitôt ravagés par les affrontements nationalistes et les guerres des religions.Devant l'ampleur des conflits et les risques de contagion qu'ils portaient, la communauté internationale dut se résoudre à intervenir avec autant de vigueur qu'elle en est capable et toute l'indécision dont elle est souvent affligée. Elle le fit sous ses différentes espèces, mobilisant les institutions universelles aussi bien que les régionales, les organisations gouvernementales que les non gouvernementales.Elle s'employa d'abord laborieusement à mettre fin aux affrontements militaires, avant de s'atteler à l'effort indispensable de reconstruction. Pour ce faire elle a été amenée à prendre quelque liberté avec les principes qui la fondent, tels la souveraineté de ses membres ou la non-ingérence, allant jusqu'à constituer, sous sa direction parfois hésitante, de véritables protectorats.L'Europe, après avoir été dramatiquement absente de ces conflagrations qui se produisaient pourtant sur son propre sol, s'est progressivement investie dans un effort systématique de stabilisation à long terme qui s'est donné pour but l'intégration, à un terme aussi proche que possible mais néanmoins encore incertain, de l'ensemble des acteurs de ce désordre en les soumettant, pour ce faire, à ses exigences aussi bien économiques que politiques.Cette ambition doit toutefois faire face non seulement aux difficultés intrinsèques et éternelles propres à la région, mais aussi aux ambitions anciennes ou nouvelles des puissances, telles la Russie ou les États-Unis, toujours à l'affût.The Balkans under the guardianship of the international community
As a zone of chronic instability, the Balkans, whose geographical or political borders have never been clearly defined, remain the exemplary place of ethnical, religious, and linguistic diversities becoming sources of tensions and conflicts. Despite being a relatively poor area, it has always been subject to the struggles and greeds of the European powers, thanks to its strategic place and its role as a line where rivaling empires contained each other. By imposing its discipline of the blocs, the Cold War had put a seeming order in this chronic turbulence, even if it was somewhat troubled by the Albanian or Yugoslavian revolts. Its end was supposed to unleash the old demons on the Western Balkans, soon ravaged by nationalistic and religious conflicts. Considering the dimensions of the conflicts and the risks of contagion, the international community finally decided to act, with the strength it is sometimes capable of, but also with the undecidedness it is often victim to. It acted in different forms, rallying universal and regional institutions, but also governmental and non-governmental organisations. The international community first laboriously put an end to military confrontations and then attempted at reconstruction. In order to reach this goal, the international community had to disregard its founding principles, like the sovereignty of its members or non-interference, going so far as to create de-facto protectorates.Being dramatically absent during the confrontations on its own ground, Europe has progressively invested itself in an effort toward an enduring stabilisation, with integration of all the concerned countries as the final goal, as early as possible, but still uncertain, by submitting them to political and economical demands. Nevertheless this ambition must face the intrinsic and secular difficulties of the region, but also the ancient or new ambitions of the great powers, like Russia or the United States. - La réconciliation franco-allemande et les Balkans : une motivation, pas un modèle - Nicolas Moll p. 33-54 La réconciliation franco-allemande est souvent présentée comme un modèle pour et dans les pays des Balkans Occidentaux. Le problème est que cette perception ne prend pas suffisamment en compte les différences entre d'un coté les guerres entre France et Allemagne et l'histoire d'après guerre, et les guerres dans les Balkans et leurs après-guerres.D'un autre coté, souligner seulement les différences entre les deux histoires et nier que l'expérience franco-allemande ne pourrait être d'aucun intérêt pour les Balkans, cache le potentiel très riche de l'expérience française et allemande comme stimulus d'une discussion productive et d'un rejaillissement sur les Balkans Occidentaux sur comment surmonter la guerre et reconstruire une coopération entre d'anciens ennemis.Dans cette perspective, il est important de voir la réconciliation franco-allemande non comme un modèle mais comme une motivation pour les Balkans Occidentaux, de trouver ses propres formes de reconstruction et coopération et pour cela de permettre une approche critique de l'histoire franco-allemande, de l'hostilité à la coopération et pas seulement la présenter comme une success story. Travailler sur la réconciliation franco-allemande offre en même temps aux Balkans une possibilité d'en apprendre plus sur une des dimensions les plus importantes de l'intégration européenne et peut aussi aider à participer à la construction d'une mémoire européenne commune et d'aller plus en avant dans le processus de rapprochement entre les Balkans Occidentaux et l'UE.Basé sur de nombreuses expériences sur le traitement de l'histoire franco-allemande dans des séminaires internationaux de formation sur les Balkans qui ont eu lieu dans le cadre du South Eastern Europe Initiative, cet article analysera d'un côté les similarités et différences partagées pendant et après la guerre et d'un autre côté, les différentes expériences actuelles de traitement de l'histoire franco-allemande dans le contexte des Balkans et explorer les possibilités d'user de ces expériences dans des séminaires de formation et autres activités internationales.French German reconciliation and the Balkans: it's not a model, it's a motivation
The French-German reconciliation is often presented as a model to and in the countries of the Western Balkans. The problem with that perception is that it does not take seriously enough into account the differences between the French-German war and post-war history on the one side and the Balkan war and post-war history on the other side. On the other hand, to emphasize only the differences between both histories and to refute that the French-German experience could be of any interest for the Balkans, oversees the rich potential of the French-German experience as one useful stimulus to a productive discussion and reflection in the Western Balkans about overcoming war and building up co-operation between former enemies. In that perspective, it is important to see French-German reconciliation not as a model, but as a motivation for Western Balkans to find own forms of reconstruction and co-operation, and for that also to allow a critical approach of French-German history from hostility to co-operation and not just present it as a fantastic success story. At the same time, to work on the French-German reconciliation projects is also a possibility for the Western Balkans to learn more about one important dimension of the history of european integration and can also help in the building of a common european memory and in the process of rapprochment between the Western Balkans and the European Union. Based on numerous experiences of treatment of French-German history in international training seminars in the Balkans in the framework of the South Eastern Europe Initiative of the French-German Youth Office, the paper will on the one hand analyze similarities and differences of both war and post-war-histories and on the other hand present different experiences of treatment of French-German history in a Balkan context and explore the possibilities to use these experiences in training seminars and other international activities. - From 'Balkanization' to ?Europeanization': The Stages of Western Balkans Complex Transformations - Dorian Jano p. 55-69 Cet article s'intéressera aux trajectoires qu'ont suivies les Balkans Occidentaux après 1990, passant du paradigme de balkanisation à celui d'européisation. Bien qu'il soit reconnu que ces transformations avaient et ont toujours lieu, et qu'il n'y ait pas de séparation claire entre la fin et le début d'un autre processus.Je proposerais, pour des raisons analytiques, trois étapes principales pour comprendre les Balkans Occidental ; celui de nation et de la construction de l'état (la dernière balkanisation), la transition (tardive) et la (pré) européanisation, conceptualisant les multiples transformations de la région comme étapes multiples.La catégorisation en étapes est utile dans le fait qu'elle suggère lequel des processus est/était dominant à un certain moment et quelles caractéristiques et raisons peuvent leur être imputés.Dans une première partie, j'étudierais ce que j'appelle la période de « dernière balkanisation », une période caractérisée par le processus de nation et de construction de l'état dont le problème principal était la dissolution et le désordre dans les Balkans.Ici je prendrais l'approche dite de « dépendance au chemin » affirmant que le vieux système de rapports État-citoyen est la seule vraie raison qui ait amené ces pays vers le désordre et la dissolution.Ensuite, je parlerais de « transition tardive » qu'ont vécue les Balkans (en comparaison avec la CEE), ce qui est en partie due aux différents modes de communisme que ces deux régions ont connus et en partie à cause du rôle des élites politiques.Je démontrerais que les Balkans Occidentaux ont souffert d'une incapacité constitutionnelle les empêchant de construire une démocratie libre et de s'orienter vers une économie de marché.Dans une dernière partie, je mettrais en lumière l'étape de pré-européanisation où sont entrés les Balkans occidentaux, la situation de réforme politique et des institutions et quelle sera la conséquence de la conditionnalité qui résulte de l'association à l'Union Européenne et la perspective d'accession pour ces pays.The paper will focus on the trajectories the Western Balkans went after ‘90s, moving from a Balkanization paradigm towards an Europeanization one. Although it is acknowledged that the transformations have been sometimes running in parallel and that there is no clear-cut of when a process ends and when the other starts, I will propose – for analytical reasons – three main stages to look at the Western Balkans; that of nation- and state-building (the ‘last Balkanization'), the (delay) transition and the (pre-) Europeanization process, conceptualizing so the many transformations in the region as ‘multiple stages'. What this categorization in separate stages can be of use is to suggest which of the processes has been dominant at a certain moment and what characteristics and causalities can be attach to each of them. In the first part I investigate what I will call the ‘last Balkanization' stage, a period that is characterized by nation and state building process with its main problems being the dissolution and disorder in the Western Balkans. Here I take a path-dependency approach arguing that the old-type of state-citizens relations are the main reason that led these countries towards disorder and dissolution. As a next stage I speak of a ‘delay transition' that the Western Balkans experienced (at least in comparison with CEECs). This is partly because of the different modes of communism the two regions experienced and partly because of EU and political elites' role. Here I argue that the Western Balkan has suffered from a governance incapacity impeding them to build a liberal democracy and be oriented toward a market economy. As the last part I will focus on the ‘pre-Europeanization' stage that the Western Balkans has entered where institution and policy reforming (adapting to EU) is and will be the consequence of the conditionality resulting from the EU association and accession perspective of these countries.
- Federalism in the Balkans ? Doomed to fail? - Alexander Kleibrink p. 71-79 Ce à quoi nous avons assisté dans les Balkans depuis la fin de la guerre civile en Bosnie, est une multiplication d'arrangements fédéraux sans précédent dans l'histoire. Néanmoins, la plupart ont échoué ou ont des difficultés à être pleinement opérationnel. Cela peut s'expliquer par trois raisons étroitement liées : le processus de négociation et d'interaction au niveau fédéral a été négligé, ce qui est en partie dû au manque, perçu ou réel, d'appropriation des citoyens sur la structure constitutionnelle et est relié à la relativement courte période d'État-nation.C'est pourquoi la plupart des arrangements fédéraux dans les États post-yougoslaves ont été principalement de jure fédéral et non de facto. Le nouvel institutionnalisme contribue comme un élément qui réunit ces trois aspects. Les insuffisances se retrouvent dans le manque d'un projet commun qui permettrait aux citoyens d'internaliser des normes communes, créant ainsi une identité et une politique commune qui soit prééminente. En l'absence d'une communauté politique englobant tout l'État, l'ethnocentrisme domine, minant ainsi le fonctionnement des arrangements fédéraux.Pour illustrer cela, j'ai analysé les arrangements fédéraux en Bosnie-Herzégovine, Macédoine et Serbie-Monténégro. Les leçons tirées de leurs expériences laissent peu d'espoir pour une solution de type fédéral au Kosovo. En attendant une communauté politique originale couvrant tous les citoyens, seul l'Union Européenne semble capable de fournir une telle identité prééminente.What we have witnessed in the Balkans since the end of the civil war in Bosnia in 1995 is a proliferation of federal arrangements without precedent in history. Most of them have failed or have difficulties to be fully functional. Three interconnected aspects help to explain this: the process of federal bargaining and interaction has been neglected, which is partly due to the perceived or real lack of domestic ownership over the constitutional structure and is connected to the relatively brief experience of nation-statehood. That is, most of the federal arrangements in the successor states of former Yugoslavia were predominantly only de jure federal, not de facto. New institutionalism contributes an important linking element bring all three aspects together. The deficiencies are rooted in the lack of a common purpose that would allow individuals to internalise shared norms, thus creating an overarching political community and identity. In the absence of a political community covering the whole state, ethno-centrism dominates and undermines the functioning of federal arrangements. For illustrating this, I will analyse the federal arrangements in Bosnia-Herzegovina, Macedonia and Serbia-Montenegro. The lessons learnt from their experiences give little hope for a federal solution in Kosovo. In the absence of a genuine political community covering all citizens, only the European Union seems to be able to provide such an overarching identity.
- The Crisis of Expectations ? Europeanisation as ?acquis démocratique? and its limits. The case of Bosnia-Herzegovina and Serbia - Vedran Dzihic, Angela Wieser p. 81-98 Les avancées en termes d'intégration européenne pour la Bosnie-Herzégovine et la Serbie ont fait beaucoup de chemin depuis la dissolution de la Yougoslavie. Paralysée et incapable d'agir face à la crise qui s'annonçait au début des années quatre-vingt-dix, la politique de l'UE face aux Balkans Occidentaux s'est partagée entre désunion, déclaration et action.Bien que des progrès aient été faits depuis les 18 dernières années, la politique européenne pour les Balkans Occidentaux divise toujours les états membres. Le désaccord général de l'UE provoque des débats dans cette région sur les impacts positifs et négatifs de la stratégie de démocratisation de l'UE pour les Balkans.En considérant le Non Irlandais au Traite de Lisbonne, il y a, là encore, un manque de consensus sur les questions de l'élargissement futur. Parallèlement aux développements de l'UE, les considérations envers l'adhésion à l'Union Européenne dans les sociétés balkaniques ont énormément varié, principale raison ayant été les crises politiques et économiques continuelles ces dernières années.Alors qu'il existe un consensus de base sur l'impact positif de l'intégration européenne, un euroscepticisme et une montée des critiques, renvoi au mécontentement sur les politiques européennes et les échecs du processus de développement.Cet article examinera dans un premier temps le changement de politique européenne par rapport au futur de l'élargissement.Dans un deuxième temps, nous effectuerons une analyse en profondeur sur les récentes crises en Bosnie-Herzégovine et en Serbie en utilisant les débats universitaires locaux sur l'européanisation et ses limites.Ces crises mutuelles seront analysées dans le content des développements récents autour de l'indépendance du Kosovo, des discussions sur l'Accord de Stabilisation et d'Association de même que les questions d'État et d'identité nationale dans les deux pays.Cet article tentera de dresser des solutions sur le potentiel de l'européanisation et ses limites ainsi que les possibles solutions pour sortir du dilemme de “la crise des attentes”.European integration efforts in Bosnia-Herzegovina and Serbia have come a long way since the dissolution of Former Yugoslavia. Paralyzed and unable to act in face of the emerging crisis in the beginning of the 1990s, the European Union policy towards the Western Balkans has moved back and forth between disunity, declaration and action ever since. Although progress has been made during the previous 18 years, the EU policy for the Western Balkans still divides the member states. The disunity of the EU provokes controversial debates within the region on the positive and negative impacts of the Union's democratisation strategy towards the Western Balkans. In light of the Irish rejection of the Lisbon Treaty there is again missing consensus on questions of future enlargement. Parallel to the developments in the European Union, the attitudes towards EU accession in the societies of the Western Balkans have been fluctuating heavily due to continuing political and economic crisis in the last years. While a basic consensus on the positive impact of EU integration exists, rising critique and Euro-scepticism reflect on dissatisfaction with the EU policies and setbacks in the development process. Therefore, the following article will in a first step examine the changing EU policy towards future EU enlargement. In a second step we will provide analytical insights into recent crisis in Bosnia-Herzegovina and Serbia by discussing regional scholarly debates on Europeanization and its limits. This mutual crisis will be analysed in the context of the recent developments surrounding the independence of Kosovo, discussions on signing the Stabilisation and Association (SAA) as well as questions of statehood and national identity in both countries. By this means the article attempts to draw conclusions on the potential of Europeanization and its limits as well as possible ways out of the “crisis of expectations” dilemma.
- Bosnia and Herzegovina: ?Transition, Times Two? - Lilla Balázs p. 99-118 L'accord de paix de Dayton qui mit fin la guerre en Bosnie-Herzégovine amena le pays vers une double transition, du socialisme à la démocratie et de la guerre à la paix.De manière à concilier les groupes ethniques et leurs projets en temps de guerre pour l'indépendance et l'organisation de la Bosnie-Herzégovine, l'arrangement proposait le projet d'un état unifié mais néanmoins très faible, avec deux entités conservant les compétences de gouvernance les plus importantes.Dans la première phase de sa double transition, la Bosnie fut paralysée par une société imparfaite et hautement divisé politiquement et économiquement parlant, un manque d'esprit constitutionnel et de justice indépendante, mais aussi une bureaucratie d'état divisée et corrompue. Avec une telle situation, le pays devint un semi-protectorat sous la direction d'un représentant international trop puissant et une pratique de la démocratie vide de tout contenu.La deuxième phase de développement du pays a par contre été marquée par d'importants développements pouvant mener à une Bosnie-Herzégovine stable et démocratique.Pendant que les divisions sur la mise en place de la Bosnie refaisaient parfois surface, le soutien de l'intégration à l'UE a fourni aux citoyens de Bosnie un projet commun pour le futur de leur pays.Avec la disparition graduelle d'un OHR à l'autorité élargie accompagné par un engagement et une influence grandissante de l'UE, les conditions sont réunis pour permettre à la Bosnie d'exercer un contrôle sur sa double transition.Dans ce contexte, un processus d'intégration ajusté à la double transition de la Bosnie garantissant à terme une adhésion à l'UE, est la condition fondamentale d'une Bosnie-Herzégovine stable viable et démocratique dans une région des Balkans Occidentaux elle aussi stable et viable.The internationally brokered Dayton Peace Agreement of 1995 that ended the war in Bosnia and Herzegovina launched the country on its course of dual transition from socialism to democracy and from war to peace. In order to conciliate the ethnic groups and their contrasting wartime designs about the independence and setup of Bosnia Herzegovina, the arrangement presented a blueprint for a unified yet considerably weak state with two Entities retaining the most important competences of governance. In the first phase of its dual transition, Bosnia was crippled by a dysfunctional and highly divided political and economic society, lack of a common constitutional spirit and an independent judiciary, as well as a corrupt and divided state bureaucracy. As such, the country gradually became a semi-protectorate under the supervision of an all too powerful international High Representative with the democratic exercise devoid of any content. The second phase of the country's development, however, has been marked by important developments towards the establishment of a stable and democratic Bosnia and Herzegovina. While divisions over the setup of Bosnia occasionally still resurface, the general endorsement of EU integration has provided the citizens of Bosnia with a common design for their country's future. With the gradual phasing out of the OHR's extensive authority accompanied by growing EU involvement and leverage, the opportunity has risen to establish and perpetuate an exclusive Bosnian ownership over the country's dual transition. In this context, an integration process tailored for the specificities of Bosnia's dual transition leading to guaranteed EU membership is the fundamental condition for the successful establishment of a stable, viable and democratic Bosnia and Herzegovina as part of a similarly stable and viable Western Balkans region.
- EU Enlargement and State Institutions after Communism ? Reforming Public Administration in Albania - Arolda Elbasani p. 119-134 Au tournant d'une décennie de transitions, l'UE opta pour une nouvelle perspective pour les Balkans : En 2010 ce sera « une région stable de démocraties autonomes, en paix avec elles-mêmes et leurs voisins, ayant une économie de marché et le respect des lois et qui seront soit membres de l'UE soit en bonne voie pour être membre ».Cet article tentera de démontrer comment et si le caractère conventionnel de l'UE peut inverser les lentes structures de réforme. Il explorera la capacité du caractère conventionnel de l'UE à favoriser les réformes politiques, en prenant celles du service civil en Albanie comme exemple.Cet article se compose de trois parties. Dans une première partie nous rappellerons les caractéristiques des critères administratifs appliqués durant le dernier élargissement.Venant de choix de modèles rationnels, alors que la conformité dépend d'une analyse coûts-bénéfices des acteurs locaux, notre prise en compte de la conditionnalité de l'UE repose sur, les récompenses associées à la conditionnalité et, la clarté des conditions fournis ainsi que l'assurance de renforcer ses propres engagements. Ce texte s'identifie à ces études qui affirment que finalement, ce sont les coûts intérieurs qui penchent en faveur de la conformité ou non.La deuxième partie s'orientera vers le système des réformes albanais. Elle cherchera à expliquer les facteurs intérieurs qui pourraient ralentir la prise en compte des conditions de conformité de l'UE. Elle se base sur le calcul précis d'acteurs locaux des coûts de réforme/conformité et comment cela influe sur les différentes stratégies de conformité.La troisième partie évalue si les mécanismes de conditionnalité européenne (filtrage du progrès institutionnel, dialogue politique, surveillance et assistance financière) offrent suffisamment d'encouragement pour les acteurs locaux afin qu'ils jouent un rôle dans la mise en conformité.L'analyse suggère que les réformes de service civil ont été suivies et surveillées au travers des rapports annuels de l'UE et ses partenaires, mais c'est un des secteurs qui détermine difficilement l'état des relations albano-européenne or le sens de l'assistance.Il n'est pas surprenant que les acteurs locaux aient rechigné à abandonner leurs intérêts à court terme de placer leurs propres membres dans l'administration, reconnaissant les conditions européennes et les pressions internationales. Les résultats sont un amalgame de réformes formelles qui tentent de ressembler au modèle classique d'administration mais qui sur la pratique, lorgnent plus de cote des méthodes et pratiques du régime soviétique.At the turn of a decade of transitions, the EU has envisaged a new vision for the Balkans; by 2010 it will be “a region of stable, self-sufficient democracies, at peace with themselves and each other, with market economies and the rule of law, and which will be either members of the EU or on the road to membership” (SAP in Balkans 2010: 28). This paper analyses whether and how EU conditionality can reverse the slow patterns of reform in the regions? It explores the capability of EU conditionality to fostering political reforms, focusing at the particular case of civil service reforms in Albania. The paper proceeds in three parts. The first part summarizes the features of administrative criterion as applied during the last wave of EU enlargement. Borrowing from rational choice models, whereas compliance depends from domestic actors cost-benefit analysis, our account of EU conditionality relies on both the (1) rewards associated with conditionality; (2) clarity of supplied conditions; and credibility of reinforcing its own promises. Yet, the paper subscribes to those studies which assume that finally, it is the domestic costs that tip the balance towards compliance or not (Schimmelfenning 2006; 2007). The second part delves into the particularities of Albanian path of reforms. It seeks to explicate the domestic factors that might inhibit the record of compliance to EU conditions. It elaborates on relevant domestic actors' calculation of costs of reform/compliance and how these inform various strategies of compliance. The third part assesses whether the EU conditionality mechanisms (gate-keeping of institutions progress; political dialogue; monitoring and financial assistance) offer enough incentives for domestic actors in order to induce them to compliance. The analysis suggests that civil service reforms have been targeted and monitored through annual EU reports and European Partnerships, but it is hardly one of the areas that determine the state of the EU-Albanian relations or the direction of assistance. Not surprisingly, domestic actors have resisted to giving up their short term interest of replacing in administration their own supporters, thus paying at best lip service to the EU conditions and other international pressures. The results are an amalgam of formal reforms that seek to resemble to the classic administration model, but in practice share more with the communist regime styles and practices.
- Nation-Building in Croatia and the Treatment of Minorities: Rights and Wrongs - Antonija Petricusic p. 135-145 Le préambule de la Constitution croate définit la Croatie en tant « qu'État national de la nation Croate et État des membres des minorités nationales autochtones ».Selon une partie des chefs politique serbes du début des années 1990, cette exacte définition encouragea le nationalisme serbe en Croatie et légitima la révolte d'une partie de la population. Bien que la proclamation de l'État-nation ne soit pas nécessairement liée à l'émergence d'un ethno-nationalisme, la déclaration de l'État croate en 1991 a clairement aggravé un mécontentement d'une partie de la population qui, à l'époque, comptait pour 12.5 %. Des politiques agressives de construction étatique ont été justifiées par le gouvernement de l'époque par le fait qu'un tiers du territoire était occupé par des rebelles serbes. Malgré cela, les relations interethniques ont perduré jusqu'à aujourd'hui, les droits des minorités se sont constamment améliorés après le changement de gouvernement en 2000, cela étant certainement due aux perspectives d'adhésion offertes aux pays.Cet article tentera d'analyser le processus de construction étatique croate dans les années quatre-vingt-dix tout en ayant un regard critique sur la position officielle vis-à-vis des minorités.En conséquence, cet article décrira le changement de la position officiel envers les minorités, ce qui est une résultante directe du processus d'intégration.La méthodologie utilisée dans la préparation de cet article a inclus une recherche documentaire sur le conflit ethnique, la mobilisation ethnique de même que le règlement du conflit en Croatie ainsi que des entretiens avec des acteurs ayant pris part aux accords de paix.L'analyse normative a requis une recherche de textes sur les accords de paix mais aussi les dispositions administrant les droits des minorités, droits de l'homme etc.L'analyse empirique m'a amené à croiser les motivations et intérêts des acteurs qui ont pris part à la préparation des lois sur les droits des minorités et les accords de paix.The Preamble of Croatian Constitution defines the country as “the national state of the Croatian nation and the state of the members of autochthonous national minorities.” According to a part of the Serb political leaders of the early 1990s, exactly this formulation fuelled the Serb nationalism in Croatia, and legitimised the violent uprising of a part of the population. Even though the proclamation of a nation-state does not necessarily have to be linked with the (emergence of) ethno-nationalism, the Croatian nation-state, declared in 1991, obviously aggravated dissatisfaction on the side of the former second titular nation in Croatia which used to constitute 12.5% of the population in 1991. Aggressive policies of nation building were justified by the government of that time by the fact that more than one-third of the territory was occupied by the Serb rebels. In spite of the fact that torn inter-ethnic relations continue till today, the minority rights record has been steadily improving after the change of government in 2000, to a great extent due to the more probable Europeanisation prospect the country was given since that time. The article attempts to examine the Croatian nation-building processes in 1990s as well as to critically scrutinize the official position vis-à-vis minorities. The article subsequently describes the change of the official position towards minorities that came as a direct consequence of the EU integration process. Methodology applied in the preparation of the present paper included research of vast literature on ethnic conflict, ethnic mobilization, as well as on conflict settlement in Croatia and interviews with the actors involved in the conclusion of the peace agreements. The normative analysis required thorough investigation of the written texts of the peace agreements as well as of the legislative provisions dealing with the rights of minorities, human rights etc. The empirical analysis attempted to understand the motivation and interests of the actors involved in the preparation of minority rights related legislation as well as in the conclusion of the peace agreements.
- Serbia and European Union: A View from Brussels - Petar Dragisic p. 147-157 Cet article traitera des problèmes clés de la voie à l'adhésion à l'UE depuis 2000. Il se base essentiellement sur des rapports de la Commission sur la Serbie.Le processus de rapprochement de la Serbie avec l'UE, a commencé après la décision de l'UE d'ouvrir des négociations sur un Accord de Stabilisation et Association (ASA) en octobre 2005.Néanmoins, les négociations entre la Serbie et l'UE sur l'ASA ont été stoppées par la Commission en mai 2006 après les mauvais résultats de la coopération serbe avec le Tribunal Pénal Internationale pour l'ex-Yougoslavie.Elles ont repris en juin 2007, un mois après la formation d'un gouvernement de coalition en Serbie, comprenant le Parti démocratique, le Parti démocratique de Serbie et le G17+. Les négociations ont été finalisées en septembre 2007.Cependant, les relations diplomatiques entre Serbie et UE se sont de nouveau dégradées début 2008 après que l'indépendance du Kosovo fut reconnue le 17 février 2008 par la majorité des états membres de l'UE. La Serbie décida de rappeler ses ambassadeurs de tous les pays ayant reconnu cette indépendance. La décision des États membres reconnaissant l'indépendance du Kosovo provoqua une vague d'euroscepticisme ce qui a eu une influence négative sur l'attitude de certaines parties politique en Serbie par rapport à l'Accord de Stabilisation et Association (ASA). De plus, l'UE a hésité à signer l'Accord de Stabilisation et Association avec la Serbie, insistant sur une pleine coopération avec le TPIY, c'est-à-dire l'extradition de tous les suspects de crimes de guerre restants.Cet article rappellera brièvement les éléments les plus importants des relations économiques et politiques de la Serbie et l'UE de 2000 à 2008. Il analysera en autre, les évaluations de la Commission sur les résultats de la mise en place des critères européens durant cette période.Il se concentrera sur la réforme des institutions et du système judiciaire, les droits de l'homme, les réformes économiques et la lutte contre la corruption et le crime organisé en Serbie.The article deals with the key problems on Serbia's way to the European Union since 2000. The article is based primarily on comprehensive reports of the European Commission on Serbia. The process of Serbia's approaching the European Union started after the decision of the European Union to open negotiations on a Stabilization and Association Agreement (SAA) with Serbia in October 2005. Nevertheless, the negotiations between Serbia and the European Union on the Stabilization and Association Agreement were broken off by the European Commission in May 2006 due to negative assessment of Serbia's corporation with the International Criminal Tribunal for the former Yugoslavia (ICTY). The European Union resumed the SAA negotiations with Belgrade in June 2007, one month after the forming a coalition government in Serbia consisting of the Democratic Party, the Democratic Party of Serbia and the G17+. The negotiations were finalized in September 2007.However the relations between Serbia and the European Union deteriorated at the beginning of 2008 as the majority of the EU member states recognized Kosovo, which declared independence on 17 February 2008. Serbia withdrew its ambassadors from all European countries which recognized Kosovo. The decision of the majority of the EU member states to recognize Kosovo resulted in growing Eurosceptiscism in Serbia which had a negative influence on the attitude of certain political parties in Serbia towards the Stabilization and Association Agreement with the European Union. Besides, the European Union hesitated to sign the Stabilization and Association Agreement with Serbia insisting on full cooperation with the ICTY - that is, on the extradition of all remaining suspected war criminals to the ICTY. The article describes briefly the most important elements of the political and economic relations of Serbia and the European Union from 2000 to 2008. Besides, the article analyses the European Commission's evaluations of the results of the implementation of the European standards in Serbia during this period of time. The paper focuses on the reforms of institutions and the judicial system in Serbia, human rights, economic reforms and fighting corruption and organized crime in Serbia.
- Adieu Tito, Bonjour Europe : La République de Macédoine face aux dilemmes du passé communiste et de l'avenir européen - Tchavdar Marinov p. 159-172 Cet article traite de la remise en cause actuelle du passé communiste yougoslave en République de Macédoine. En avril 2006, le Parlement vota, une « déclaration d'excuse aux victimes du communisme », ce fut là l'apogée des débats publics, commencés juste après l'indépendance de la Macédoine et qui, continue toujours aujourd'hui.Cependant, le gouvernement précédent décida d'acquitter les prisonniers politiques du régime communiste, considérés depuis comme « personnes condamnées pour leur lutte pour une Macédoine unie et indépendante ».Des historiens critiques ont insisté sur un réexamen complet du passé communiste et ont publié des travaux dénonçant en même temps la version historique héritée de la période yougoslave mais aussi l'image positive qui en est restée.Ces initiatives trouvèrent des opposants dans ceux qui voulaient perpétuer la mémoire des résistants du PC Yougoslave durant la deuxième guerre mondiale et qui revendiquaient l'importance du régime Yougoslave pour la nation et la structure de l'état Macédonien.Les anciens partisans accusèrent de mensonge les héros nouvellement proclamés de la lutte anticommuniste pour une Macédoine indépendante. Ces débats opposent non seulement des interprétations historiques mais aussi des statuts sociaux et des symboles différents. Suivant cette idée, les initiatives en question pourraient être perçues comme des « politiques de la mémoire », c'est-à-dire comme stratégies qui se réfèrent à des mémoires différentes de façon à valider des revendications qui seraient imparfaites ou récemment contestées.Toutes politiques de la mémoire doivent néanmoins faire face à nombre de questions, venant de ses détracteurs, qui montreraient la sélectivité de chaque personne qui traiterait avec son passé.En essayant d'expliquer ces problèmes, stratégies et participations, cet article insistera sur la multiplicité des acteurs sociaux jouant un rôle dans le débat postcommuniste : politiciens, historiens, journalistes, et les « nouveaux venus » sur la scène publique.Il analysera leurs conséquences sur les décisions politiques locales et l'historiographie mais aussi leurs effets dans un concept plus général. En réalité, c'est la condamnation des régimes communiste initiée par des institutions supranationales, telle l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe. Dans ce contexte, la reconsidération du passé yougoslave est la réponse spécifiquement macédonienne pour un agenda de politique extérieure qui incite le pays à réarticuler son rapport à son passé de manière à atteindre ses ambitions pour le futur : l'OTAN et l'adhésion à l'UE.Farewell Tito, Hello Europe – Anticommunist Revisionism in the Republic of Macedonia
The article focuses on the current revision of Yugoslav communist past in the Republic of Macedonia. When in April 2006, the State Parliament voted a declaration of excuse to the victims of communism, this was just the culmination of public debates that began soon after the independence of Macedonia and still continue. Meanwhile, the former government decided the exculpation of political prisoners of the communist regime, treated from now on as ‘people sentenced because of their struggle for independent and unified Macedonia'. Revisionist historians insisted on a general reevaluation of communist past and published works denouncing both the historical narrative inherited form the Yugoslav period and the positive representations of the latter. These initiatives were opposed by those who perpetuate the memory of PCY-led communist resistance during the Second World War and claim the importance of the Yugoslav regime for the Macedonian nation and statehood. Heroes of the partisan movement accused of treachery the newly proclaimed heroes of the anticommunist struggle for independent Macedonia. These debates certainly oppose not only historical interpretations but also different social statuses and symbolic capitals. In this sense, the initiatives in question could be seen as “politics of memory”, i.e. as strategies which refer to different memories in order to lay claims for a symbolic position that is either deficient or recently contested. Each of the politics of memory must nevertheless face number of questions, raised by the opposite one, showing the selectivity of every collective dealing with the past. Trying to explain these problems, strategies and stakes, the article emphasizes the multiplicity of social actors involved in the post-communist debates: politicians, historians, journalists, ‘newcomers' on the public scene. It surveys their consequences over domestic political decisions and historiography but also considers themselves as effects of a more general context. Namely, this is the condemnation or the communist regimes launched by supra-national institutions like the Parliamentary Assembly of the Council of Europe. In this sense, the revision of Yugoslav past is the specific Macedonian answer to a global political agenda that urges the country to rearticulate its relationship to the past in order to fulfill its ambitions for the future: NATO and EU membership. - Ancienne République yougoslave de Macédoine : une quête d'identité commune à travers l'intégration européenne - Filippa Chatzistavrou p. 173-187 Parmi les pays candidats, la République de Macédoine est un pays d'une diversité ethnique et linguistique remarquable qui est considéré à juste titre comme le plus jeune peuple d'Europe. Depuis l'octroi à cette République du statut de pays candidat à l'adhésion dans l'UE en décembre 2005, la perspective d'intégration constitue un gage important pour la modernisation des structures politiques et sociales, mais aussi pour la constitution du système axiologique du pays. En d'autres termes, les dynamiques politiques, sociale et économique de l'UE pénètrent le pays (modernisation du pays à travers la logique de l'appropriation de l'espace européen), mais aussi la Macédoine puise dans le processus d'intégration européenne pour former son discours national et consolider son identité nationale (constitution identitaire à travers la logique de l'appropriation de l'espace européen).Jusqu'à présent, l'intégration européenne à travers ses élargissements successifs constituait soit un mécanisme de consolidation institutionnelle et politique de l'UE avec l'entrée en temps variés des vieux États européens (pays de l'Europe occidentale), soit un mécanisme de restructuration géopolitique de l'Europe (pays de l'Europe centrale postcommuniste, Balkans orientaux). Parmi les autres pays candidats et les pays candidats potentiels des Balkans occidentaux, la Macédoine est toujours en quête de légitimité politique afin d'institutionnaliser la dimension multiethnique de la société. La perspective d'adhésion influe alors de manière significative sur le processus de consolidation d'un État multiethnique macédonien.Dans ce cadre, notre travail portera sur trois axes d'analyse : Quel est le rôle de la Commission et du Parlement européen dans ce processus d'européanisation de la Macédoine et comment les réticences récentes des institutions européennes concernant l'ouverture des négociations d'adhésion, influencent l'action fédératrice de l'État de Macédoine et la conscience collective du pays ? Quelles sont les principales motivations des élites dirigeantes et politiques pour poursuivre le processus d'adhésion ? Y a-t-il conflit d'intérêts entre une éventuelle adhésion qui devra se heurter au différend avec la Grèce et la recherche de stabilisation de la politique intérieure dans un contexte particulièrement fragile pour la coexistence pacifique entre les différents groupes ethniques ? Quelle importance accorde l'opinion publique à cette adhésion ? Y a-t-il un lien entre l'appartenance ethnique et l'opinion à l'égard de l'UE ? L'influence des décideurs et des leaders d'opinion (ONG, intellectuels, journalistes etc.) se fait-il sentir dans l'élaboration des sondages d'opinion ?The Former Yougoslav Republic of Macedonia: The quest for a common identity through European integration Among all candidates countries, the Republic of Macedonia is a country with a striking ethnical and linguistic diversity and is rightly considered as the youngest people of Europe. Since December 2005, when this country has been granted the statute of candidate country to the EU, this perspective is a guarantee for the modernisation of the social and political structures but also the set up of the country's axiological system. In other words, the political, social and economical dynamics of EU penetrate the country (modernization of the country through the logic of the appropriation of the European space), but Macedonia also uses the integration process in order to create its national discourse and to consolidate its own identity (creation of identity through the logic of the appropriation of the European space)Until now, European integration, through its repeated enlargements, was either a mechanism of institutional and political consolidation, with the old European states (those of Western Europe) entering the EU at different times, or a mechanism of geopolitical restructuration of Europe (former socialist countries of central Europe and the Eastern Balkans). Among the other candidate and potential candidate countries of the Western Balkans, Macedonia is still searching for a political legitimacy in order to institutionalise the multiethnic dimension of its society. The promise of integration is a positive influence on the process of consolidation of a multiethnic Macedonian state. Our work will focus on three axis of analysis:Which role do Commission and European Parliament play in the process of Europeanisation of Macedonia, and how does the recent reluctance of European institutions about accession negotiations influence the federating action of the Macedonian state and the collective consciousness of the country?What are the main motivations of the ruling elites to follow the process of joining the EU? Is there a conflict of interest between an eventual accession, which would entail conflicts with Greece, and the search for interior stabilisation in the context of a fragile peaceful coexistence between different ethnical groups?What importance does public opinion give to accession? Is there a link between ethnic belonging and opinion towards the EU? Can the influence of decision makers and opinion leaders (NGOs, intellectuals, journalists etc....) be felt in the polls?
- The Case of Kosovo: From ?International Statebuilding? to an ?Internationally Supervised and Independent Country? - Labinot Greiçevci p. 189-203 Cet article traitera du processus de construction étatique international au Kosovo. Il fournira une synthèse bibliographique sur la construction étatique et la démocratisation (incluant société civile, culture civique, élections libres et économie de marché) de manière à analyser les rôles de la communauté internationale dans ces sujets et, de temps en temps, souligner le rôle particulier de l'UE dans ce processus.Il sera divisé en deux parties :a) Une première partie qui analysera d'un côté le rôle et le pouvoir qu'a la communauté internationale sur ce processus et d'un autre coté, les succès et échecs de la communauté internationale dans le processus de construction étatique international jusqu'à la déclaration d'indépendance du Kosovo.b) une deuxième partie qui traitera et analysera brièvement les nouveaux développements dans le Kosovo indépendant.Enfin, nous tenterons de dresser des conclusions basées sur l'analyse générale, que ce nouvel état (la République du Kosovo) peut être un état viable et autosuffisant dans un futur proche.This article is concerned with the process of international statebuilding in the case of Kosovo. It builds on the synthesis of literature of institution-building and democratization (including civil society, civic culture, free elections and free market economy) in order to explore the roles of the international community in all these issues and to tackle the particular role of the EU in this process. The article is divided in two parts: (a) the first part of the article analyzes on the one side the role and the power that the international community had within this process, and on the other side it discusses the successes and failures of the international community in the process of international statebuilding until the Kosovo Declaration of Independence; (b) the second part discusses and analyzes very briefly the newest developments in the independent Kosovo. Hence, the article tries to draw conclusions based on the overall analysis that the newest state in the world (Republic of Kosovo) can be a viable and self-sustaining state in a mid-term future.
- Exploring Social Capital, a Missing Link in the State-Building and Development Process in Kosovo - Arta Ante p. 205-222 Presque 8 ans après l'intervention internationale au Kosovo de 1999, celui-ci se retrouve face à la difficulté de construire un état démocratique durable, développant son économie et encourageant une société civile participative, suivant ainsi son agenda de démocratisation.Alors que la mission de l'ONU se prépare à partir, une mission sous contrôle de l'UE, l'EU Planning Team se prépare à prendre la relève.À partir de cette situation, il est pertinent de contribuer à la discussion actuelle sur la construction étatique et le développement du discours, particulièrement dans le cas du Kosovo en tant que nouveau pays.Cet article, qui s'appuiera sur la démocratisation et l'agenda de construction étatique, prendra en compte les prémisses du développement social à travers l'analyse du capital social, en examinant son potentiel comme un catalyseur qui, dans de tels contextes, pourrait amener de grands résultats.Cet article sera basé sur l'approche théorique de Robert Putnam et son concept de capital social. Se référant à la recherche empirique, Robert Putnam a développé les « instruments de Putnam » qui sont surtout connus comme un index élaboré de civicness qui inclut : la confiance, les normes de réciprocité, le réseau, le lien et la rencontre au Kosovo. En utilisant ces indicateurs, cet article explorera la dépendance causale que le rôle des réseaux d'engagement civique joue sur les autres aspects de la vie au Kosovo.La théorie de Putnam nous aidera à comprendre pourquoi le capital social, incarné dans les réseaux horizontaux de l'engagement civique, améliore les performances du politique (polity) et de l'économie plutôt que l'inverse.De plus, nous analyserons concrètement les rôles et activités de la société civile et les médias au Kosovo, et plus particulièrement leur engagement pour venir à bout des clivages sociaux qui sont toujours présents dans la société kosovare d'après guerre.À l'issue de cet article, nous montrerons que le potentiel pour un capital social dans le Kosovo actuel, bénéficiant de bonnes opportunités par la tradition civique actuelle, doit aussi faire face à un immense défi, celui d'une situation politique et économique compliquée.En conclusion nous verrons que la tentative de faciliter une société civile forte, capable de régénérer le capital social dans une situation d'après guerre doit prendre en compte la manière de la mettre aux normes avec les exigences de temps et de développement social/institutionnel. Cela nécessitera une analyse de l'engagement à long terme de l'UE.The article explores the role of social capital in the state-building and development processes in Kosovo. The author retains that the democratization agenda there should take into account the premises for social development, a part of the overall development process, through an analysis of the social capital and its potential as a catalyst for positive outcomes. Based on Robert Putnam's theoretical approach and his concept of social capital this article will explain the so-called “Putnam instruments” and its index of civic-ness that includes: Trust, Norms of Reciprocity, Networking, Bonding and Bridging. After a critical discussion of these indicators and the identification of the gaps in Putnam's theory, the author will use the final indicators to explore the way Social Capital influences and is influenced by other fields of life in the case of Kosovo. Overall, the findings presented here suggest that scholars and practitioners need to move beyond merely judging effectiveness in a fragmented way and become aware that the endeavour of facilitating a strong civil society, able to re-generate social capital in a post-conflict situation has to be comprehensive in terms of adjusting it with the requirements of timing and overall social and institutional development. Lastly, the need for a long-term engagement from the International Community and especially the EU will be iterated at the end of the article.
Chronique
- La vie politique en Europe et dans le monde - Jean-Pierre Gouzy p. 239-272
Lectures
- Lectures - p. 273-280