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Titre L'(absence d') impact de l'impact : pourquoi les évaluations d'impact conduisent rarement à une prise de décision politique fondée sur les faits
Auteur Jean-Louis Arcand
Mir@bel Revue Revue d'économie du développement
Numéro volume 27, no 4, décembre 2013 L'économie du développement vingt ans après (volume 2)
Page 193-218
Résumé Une question récurrente qui déroute plusieurs chercheurs et certains responsables politiques est celle de savoir pourquoi les évaluations d'impact, qui sont devenues monnaie courante dans le domaine du développement, ont si peu d'impact sur la prise de décision à proprement parler. Dans cet article, j'étudie l'impact des évaluations d'impact. Je fais appel à un cadre bayésien simple emboîté dans un modèle standard reposant sur une fonction de « contest success ». Avec ce modèle de concurrence entre des décideurs anti-évaluation, des décideurs bayésiens et des évaluateurs fréquentistes, je montre que la probabilité d'annulation d'un programme est une fonction décroissante de l'impact estimé par l'évaluation et de la croyance a priori sur la base de laquelle le programme a été initialement approuvé. En outre, la probabilité d'annulation est une fonction décroissante de l'efficacité de l'influence exercée par les évaluateurs fréquentistes. Dans la mesure où il est fort probable que cette efficacité en termes de lobbying des évaluateurs fréquentistes soit proche de zéro dans la vraie vie, la probabilité d'annulation d'un programme qui avait été approuvé au départ, bien qu'il soit entaché d'une évaluation très négative, est extrêmement faible. Le modèle fournit ainsi une explication possible de la raison pour laquelle les évaluations d'impact ont si peu d'impact sur la prise de décision, et pourquoi elles ont si peu contribué à la prise de décision fondée sur les faits.Classification JEL : O12, D04, D72, C11, C21, C72.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais A recurring puzzle to many academics and some policymakers is why impact evaluations, which have become something of a cottage industry in the development field, have so little impact on actual policymaking. In this paper, I study the impact of impact evaluations. I show, in a simple Bayesian framework embedded within a standard contest success function-based model of competition amongst anti-evaluation policymakers, Bayesian policymakers, and frequentist evaluators, that the likelihood of a program being cancelled is a decreasing function both of the impact estimated by the evaluation and of the prior on whose basis the program was approved to begin with. Moreover, the probability of cancellation is a decreasing function of the effectiveness of the influence exerted by frequentist evaluators. Since the latter's effectiveness in terms of lobbying in favor of their findings in the real world is likely to be close to zero, the likelihood of cancelling a program that was approved in the first place, despite its suffering a highly negative evaluation, is extremely low. The model thus provides one possible explanation for why impact evaluations have so little impact in the realm of decision-making, and why they have contributed so little to evidence-based policymaking.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=EDD_274_0193