Titre | Échec de la prévention : le poids croissant des droits engendrés par l'aide américaine au financement du traitement mondial contre le VIH/SIDA et la voie à suivre | |
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Auteur | Mead Over | |
Revue | Revue d'économie du développement | |
Numéro | volume 23, no 1, mars 2009 Santé et développement | |
Page | 107-144 | |
Résumé |
Les dépenses américaines pour la lutte contre le VIH/SIDA dans le monde contribuent à rallonger la vie de plus d'un million de personnes et sont largement perçues comme un double succès humanitaire et de politique étrangère. Pourtant, ce succès contient les germes d'une crise future. En effet, les coûts de ces traitements à vie ne cessent d'augmenter du fait d'une part de l'espérance de vie accrue des personnes sous traitement, et d'autre part du nombre de nouvelles infections qui dépasse largement celui des personnes mises sous traitement. Les coûts de traitement cumulés associés à une négligence de la prévention menacent d'évincer les dépenses américaines du financement des autres problèmes de santé dans le monde, dans la mesure où ils pourraient consommer plus de la moitié du budget de l'aide extérieure d'ici à 2016.
Cet article analyse le problème évoqué plus haut et soutient que les États-Unis ont involontairement créé un nouveau « droit » mondial au traitement antiSIDA dont le coût est actuellement d'environ 2 milliards de dollars par an et pourrait s'élever à 12 milliards par an d'ici à 2016, ce qui représente plus de la moitié de ce que les États-Unis ont dépensé pour l'aide au développement en 2006. En outre, le coût de ce « droit » au traitement devrait continuer à augmenter, réduisant ainsi la part des dépenses consacrées aux activités de prévention et à d'autres besoins importants de développement, lesquelles deviendraient par là-même « discrétionnaires » par rapport au traitement du VIH/SIDA.
L'auteur propose des pistes qui permettraient de restructurer substantiellement le Plan d'Urgence du Président pour l'Aide dans la lutte contre le VIH/SIDA (PEPFAR) de manière à éviter le dilemme qui serait offert aux Américains : le choix entre allouer l'aide extérieure aux dépenses croissantes pour le « droit » au traitement pour une durée indéterminée (ce qui éliminerait la moitié des autres programmes d'aide étrangère) ou retirer à des millions de personnes un traitement dont elles dépendent pour rester en vie. Plus spécifiquement, l'auteur propose d'adopter les mesures suivantes : renforcer le succès du traitement et créer une synergie entre le traitement et la prévention en rendant le financement de traitements futurs conditionnel au succès en matière d'adhérence et à la capacité à atteindre le plus grand nombre en matière de prévention, se recentrer sur la prévention en souscrivant aux efforts en matière de circoncision masculine et en étendant le dépistage et le conseil aux couples, et plus seulement aux individus, intensifier les effets de la prévention en faisant une carte des lieux à haut risque en les ciblant avec des programmes de prévention conçus sur mesure.
Classification JEL : I12, I18, O15 Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=EDD_231_0107 |