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Titre La réforme du gouvernement local en Chine : Une perspective d'acteur rationnel
Auteur Janice L. Caulfield
Mir@bel Revue Revue Internationale des Sciences Administratives
Numéro volume 72, no 2, juin 2006 Varia
Page 267-283
Résumé La Chine a récemment subi une série d'initiatives de réforme exhaustives visant à améliorer l'efficacité, la flexibilité et l'innovation bureaucratiques au moyen d'une décentralisation du budget et de la gestion. Le secteur du gouvernement local en Chine assume des responsabilités fonctionnelles importantes, du développement économique à la fourniture de bien-être social. Il est responsable de plus de 70 % des dépenses gouvernementales globales. Aujourd'hui, à l'aube de ce nouveau millénaire, le gouvernement central chinois cherche à transformer le gouvernement local dans le cadre de sa stratégie de libéralisation du marché. Cette transformation passe par la « privatisation » des entreprises locales (un processus initié dans les années 1990) et une rationalisation de la bureaucratie locale. Bien qu'il s'agisse d'une administration encore fortement centralisée, l'approche uniforme en matière de gouvernement local a été abandonnée et l'on encourage désormais une différenciation entre les régions et les localités. Dans le cadre d'une structure politique encore fortement limitée, cependant, les réformes ont fait plus qu'améliorer les résultats économiques de la Chine. Elles ont produit des mesures encourageant les représentants locaux à adopter des attitudes de maximisation de la rente et de l'utilité. Dans la présente communication, nous examinons les initiatives de réforme et étudions les résultats de façon critique dans ce contexte.Résumé à l'intention des praticiensLa transformation économique de la Chine depuis vingt ans compte de nombreux admirateurs, mais aussi de nombreux détracteurs, une transformation qui n'est pas parvenue à remettre sérieusement en cause son système politique. Le gouvernement local a joué un rôle fondamental dans la transition de la Chine vers une économie capitaliste, car c'est au niveau local qu'est apparu l'entrepreneurialisme de marché. Dans la présente communication, nous remontons aux origines de la réforme commerciale, administrative et budgétaire du gouvernement local, c'est-à-dire à l'initiative de Deng de 1979 appelée « société ouverte ».Les réformes ont eu un succès mitigé et d'importantes leçons ont été tirées. D'abord, les modèles purs ne peuvent pas prévoir les résultats de façon certaine en raison de l'influence des ambitions personnelles des responsables de la mise en œuvre de la réforme. Ensuite, l'application de nouveaux modèles économiques et administratifs doit tenir compte du contexte culturel du pays. Dans une société habituée depuis longtemps à la direction et à l'autorité centrales, ceux qui sont chargés de la mise en œuvre de la réforme seront les premiers à profiter du changement. Troisièmement, des objectifs de réforme contradictoires – en Chine, ceux-ci sont illustrés par les termes « économie de marché socialiste » engendrent non seulement une certaine confusion pour les responsables de la mise en œuvre de la réforme, mais ouvrent également la voie à des comportements opportunistes.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais There has been a series of comprehensive reform initiatives in recent Chinese history aimed at improving bureaucratic efficiency, flexibility and innovation through management and fiscal decentralization. The local government sector in China carries major functional responsibilities from economic development to social welfare provision. It is responsible for over 70 percent of total government expenditure. Now, in the new millennium, the Chinese central government seeks to transform local government as part of its market liberalization strategy. This includes ‘privatizing' local enterprises (a process begun during the 1990s) and a rationalization of local bureaucracy. Although still a highly centralized administration, there has been a significant move away from a uniform approach to local government where now differentiation between regions and localities is actively encouraged. Within a still tightly constrained political structure, however, the reforms have done more than improve China's economic output. They have created incentives for local officials to engage in rent seeking and utility-maximizing behaviours. The article explores the reform initiatives and critically assesses results against this background.Points for practitionersChina has as many admirers as it does detractors for its economic transformation over the past 20 years, a transformation that has, remarkably, failed to challenge in any serious way its political system. Local government has been a key player in China's transition to a capitalist economy because it is at the local level that market entrepreneurialism has been unleashed. The article traces market, administrative and fiscal reform of local government since the Deng ‘open society' initiative of 1979.The reforms have had mixed success and important lessons have emerged. First, pure models cannot be certain predictors of outcomes because of the interplay of personal ambitions of those responsible for implementing reform. Second, an understanding of a country's cultural milieu is vital in the application of new economic and administrative models. In a society long used to central direction and authority, those charged with reform implementation will be the first to benefit from change. Third, contradictory reform objectives — in China these are captured in the term ‘socialist market economy' — not only creates confusion for implementers of reform, but opens up spaces for opportunistic behaviour.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RISA_722_0267