Titre | Une trajectoire inébranlable ? Étude comparative des trajectoires suivies en matière de décentralisation et de développement du gouvernement local au Ghana et en Ouganda | |
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Auteur | Nicholas Awortwi | |
Revue | Revue Internationale des Sciences Administratives | |
Numéro | volume 77, no 2, juin 2011 Varia | |
Page | 353-384 | |
Résumé |
La théorie évolutionnaire de l'effet de sentier (« path dependency ») laisse entendre que plus une institution est en place depuis longtemps, plus elle est résistante au changement. Avec le temps et les mécanismes qui se renforcent par eux-mêmes, une trajectoire organisationnelle et institutionnelle se développe et devient résistante au changement, qui a des chances de se maintenir pendant longtemps. Dans la mesure où cette trajectoire profite à ceux qui l'ont créée, il est impossible pour les mêmes acteurs de s'en libérer. Seul un « choc exogène » (un événement en dehors de la trajectoire) peut faire évoluer de façon radicale les incitants ou les contraintes rencontrés par les acteurs et permettre à un pays de se libérer de la trajectoire. Dans le présent article, nous appliquons ces propositions pour expliquer les trajectoires passées, présentes et futures de la décentralisation et du développement institutionnel du gouvernement local (GL) au Ghana et en Ouganda. Nous verrons que l'Ouganda a commencé par des initiatives de décentralisation politique, puis administrative et financière, alors quel le Ghana a commencé par une décentralisation administrative, puis politique et financière. Par conséquent, l'Ouganda a peu progressé, mais plus que le Ghana, dans le renforcement de ses institutions de GL. Cependant, étant donné que ni l'Ouganda, ni le Ghana n'ont procédé dans l'ordre idéal dans leurs initiatives de décentralisation, un ordre qui aurait renforcé les GL face à l'ingérence débridée du gouvernement central, le gouvernement central (GC) dans les deux pays est en train de s'emparer à nouveau d'une grande partie des compétences qui avaient été décentralisées. Nous en conclurons que la recentralisation et l'affaiblissement ultérieur des GL ont des chances de se poursuivre dans les deux pays, car la trajectoire initiale qui avait été mise en place a profité aux politiciens et aux bureaucrates du GCb et ils ont bien l'intention de poursuivre sur cette voie.Remarques à l'intention des praticiens. Beaucoup de pays ont mis au point une politique de décentralisation qui vise à simplifier la relation entre les gouvernements central et locaux. Les professionnels actifs dans le domaine de la gestion publique et de l'administration doivent néanmoins garder à l'esprit que la recentralisation est possible, même dans le cadre d'une politique de décentralisation. En effet, tandis que les responsables du gouvernement central trouvent pratique de donner l'impression de soutenir une politique de décentralisation, ils ne veulent pas assister à l'apparition de puissantes institutions locales, susceptibles de remettre en cause leur monopole sur le pouvoir et les ressources qui sont nécessaires au développement local. Les pressions constantes exercées par les bailleurs de fonds, dans le cadre de leurs conditions d'obtention d'une aide budgétaire, sont un facteur exogène plausible, qui peut obliger les responsables du gouvernement central dans les pays en développement à s'engager en faveur des principes de la décentralisation. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The evolutionary theory of path dependency suggests that the longer an institution has been in place, the more resilient it is to change. Given enough time and self-reinforcing mechanisms, an organizational and institutional path develops and becomes highly resistant to change and likely to endure for a long time. Since the path benefits those who created it, the same actors cannot unlock it. Only an 'exogenous shock' (an event outside the path) can radically change the incentives or constraints facing the actors and enable a country to break free of the path. This article applies these propositions to explain the past, present and future trajectories of decentralization and local government (LG) institutional development in Ghana and Uganda. The article shows that Uganda pursued a sequence of political, administrative and fiscal decentralization whereas in Ghana the order was administrative, political and fiscal. As a result, Uganda has made a little progress, more than Ghana, in strengthening LG institutions. However, given that neither Uganda nor Ghana followed an ideal sequence of decentralization reforms that would have strengthened LGs against unbridled central government (CG) interference, currently CGs in both countries are retaking much of what was initially decentralized. The article concludes that recentralization and further weakening of LGs are likely to continue in both countries because the initial path that was created benefited CG politicians and bureaucrats and they are committed to staying on that course.Points for practitioners:Many countries have developed a decentralization policy that aims at streamlining the relationship between central and local governments. However, professionals working in the field of public management and administration need to bear in mind that recentralization is possible even in the midst of a decentralization policy. This is because while central government leadership finds it expedient to appear to support a decentralization policy they do not wish to see the growth of powerful local institutions that might challenge their monopoly over power and resources that are needed for local development. Sustained donor pressure as a condition for budgetary support is a plausible exogenous factor that can force central government leadership in developing countries to commit to the tenets of decentralization. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RISA_772_0353 |