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Titre Les toponymes dans quelques microrécits de la tradition orale
Mir@bel Revue Rives méditerranéennes
Titre à cette date : Rives nord-méditerranéennes
Numéro no 11, 2002/2 Récit et toponymie
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Résumé Les toponymes sont nombreux dans l'ensemble des récits de tradition orale et plus particulièrement dans les microrécits chantés ou psalmodiés tels que les chants pour la petite enfance ­ chants pour endormir ou pour éveiller ­, les incantations ou invocations diverses, les airs de danse enfin. En examinant des exemples de ces trois catégories empruntés au domaine occitan, mais aussi français, on se rend compte que dans ces productions le choix des toponymes, qui apparaissent le plus souvent à la rime, n'est pas pour autant arbitraire. Il traduit d'abord un besoin de jouer avec les mots et sur les mots: par exemple: le nom de Sault dans le Vaucluse induit par la présence de la formule anam a la sau « nous allons au sel » ; Marseille choisi dans les formules sur les giboulées en raison de l'existence du verbe marseiar, marsejar « faire un temps du mois de mars »… Mais, ces toponymes, qui, par la mise en relation avec les noms communs les plus usuels, se trouvent ainsi intégrés à l'expérience linguistique générale, ont surtout pour fonction d'exprimer un sentiment d'appartenance à des espaces, proches ou plus lointains, qui s'emboîtent et s'entrecroisent, et qui peuvent être perçus comme emblématiques, voire conflictuels.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Frequent use is made of toponyms throughout tales transmitted orally, and particularly in micro-narratives that are sung or chanted as in nursery rhymes, lullabies, incantations and invocations as well as in dance airs. By examining cases in these three categories taken from the Occitan region as well as elsewhere in the French area, it becomes clear that there is nothing arbitrary about the choice of toponyms, which occur mostly in rhyming patterns. First, they display the need to play with words and on words: for instance the name Sault in the Vaucluse derived from the expression anam a la sau, “we're going for salt”; Marseille chosen from expressions about sudden downpours, because of the verb marsejar, marseiar “to be having March weather”. By being employed with the most frequently used common nouns, such toponyms gradually become part of everyday linguistic experience; as a result they function above all as a means to express a sense of belonging to a particular space, whether near or far, to spaces that cross and overlap so that their usage becomes emblematic or even conflictual.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/rives/118