Titre | Normes graphiques et pratiques de l'écriture : Maîtres écrivains et écrivains publics à paris aux XVIIe et XVIIIe siècles | |
---|---|---|
Auteur | Christine Métayer | |
Revue | Annales. Histoire, Sciences Sociales | |
Numéro | vol. 56, no 4, septembre 2001 Numéro spécial : Pratiques d'écriture | |
Rubrique / Thématique | Médiations scripturaires, paroles ouvrières |
|
Page | 881-901 | |
Résumé |
Dans la France partiellement alphabétisée des XVIe - XVIIIe siècles, la coexistence des
maîtres écrivains jurés et des écrivains publics reflète les tensions vécues par une
société toujours plus soumise à l'écrit conquérant, connaissant de ce fait un besoin
accru et diversifié de l'écrit, lors même que l'aptitude à écrire demeurait largement
déficiente, aussi limitée qu'anarchique, particulièrement dans les franges inférieures
de la population. La corporation des maîtres écrivains, experts en calligraphie, vit le
jour en 1570 et jouit dès lors du double monopole des écoles publiques d'écriture et
des expertises judicaires en matière manuscrite. Les maîtres ?uvraient à normaliser,
consacrer et promulguer les graphies, entretenant à cette fin une certaine religiosité
du corps écrit. Étrangers à l'art et à la dignité des maîtres, les écrivains publics
évoluaient librement dans la rue, où ils offraient leurs services aux personnes qui ne
savaient pas ou trop peu écrire, mais qui, en diverses circonstances, avaient recours
à un texte écrit. Leurs champs de compétences s'inscrivaient dans deux espaces
irréductibles de la lettre ? le savoir peindre avec art et beauté, et le savoir dire par
écrit ? où, dans une lutte silencieuse, se livrèrent concurrence la lettre calligraphique
et la graphie du commun, la norme souhaitée et l'usage déviant, le talent d'une
minorité et la capacité d'expression élémentaire du plus grand nombre. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNA_564_0881 |