Titre | La circulation des rentes constituées dans la France du XVIIe siècle : Une approche de l'incertitude économique | |
---|---|---|
Auteur | Katia Béguin | |
Revue | Annales. Histoire, Sciences Sociales | |
Numéro | vol. 60, no 6, décembre 2005 La fresque du Bon Gouvernement d'Ambrogio Lorenzetti | |
Rubrique / Thématique | L'argent. De l'impôt au marché |
|
Page | 1229-1244 | |
Résumé |
Le risque économique qui affecte les rentes constituées à l'instar des autres formes de
crédit à l'époque moderne est envisagé par le biais de son impact sur la circulation des
titres de rentes émises par l'Hôtel de Ville de Paris au XVIIe siècle. Cette circulation, longtemps supposée marginale, a été négligée par des études qui livrent avant tout des socio-logies statiques des rentiers. La rente est au contraire au centre de ce travail. L'objectif est
de comprendre ce qui fonde la sécurité du placement rentier et la manière dont ses acquéreurs se garantissent contre l'incertitude qui entrave la possibilité de la transmettre ou de
la céder. Cette fiabilité de la rente est analysée à trois niveaux : celui du statut juridique
général de la rente; celui des répercussions du risque sur les cessions et les transmissions
des titres et, enfin, dans le détail des actes de transport des rentes.
En 1619-1620, l'une des plus importantes villes assujetties à la Couronne de Sicile pour la
production et la commercialisation du blé (Corleone) devint le théâtre d'une campagne
judiciaire contre l'usure. L'action du tribunal archiépiscopal de Monreale ? qui instruisit
les procès ? porta au grand jour certaines pratiques de l'Ancien Régime relatives au crédit
et, du même pas, finit par entamer une discussion sur les critères de définition du juste
prix, qui impliquait l'équivalence dans l'échange. L'article traite du juste prix ? un des
éléments fondamentaux de l'architecture théologique et juridique de l'Ancien Régime ? à
travers une comparaison entre les avis de différents canonistes et juristes et une « perception
locale » réélaborée grâce aux sources judiciaires. La justice commutative, inhérente à la
sphère contractuelle, requérait une équivalence entre le prix et la valeur de l'objet mais,
souvent, l'attribution d'une telle équivalence était confuse. L'ambiguïté qui émerge des
sources judiciaires prouve à quel point peut être incertain le procédé de définition de la
« juste mesure » et de la « marge » que l'on perdait ou que l'on récupérait selon les délais
de paiement ou de remise de la marchandise. Le prix politique finit, autant que le prix du
marché, par devenir une valeur indicative de référence dans un scénario riche et complexe. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNA_606_1229 |