Titre | Géopolitique et État-providence : Le BIT et la politique mondiale des migrations dans l'entre-deux-guerres | |
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Auteur | Paul-André Rosental | |
Revue | Annales. Histoire, Sciences Sociales | |
Numéro | vol. 61, no 1, janvier 2006 numéro spécial : Histoire politique des populations | |
Rubrique / Thématique | Histoire politique des populations |
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Page | 99-134 | |
Résumé |
Dans l'entre-deux-guerres, le Bureau International du Travail s'efforce de construire une
régulation mondiale des migrations. La signature de conventions inter-étatiques développe
le droit international de la mobilité, droit maritime notamment, mais aussi les droits sociaux
attribués aux travailleurs migrants : assurances sociales en matière de risque vieillesse, invalidité, maladie, décès, chômage, accidents du travail. À l'image d'Albert Thomas ou Arthur
Fontaine, le BIT prolonge ici l'action de l'Association internationale pour la protection
légale des travailleurs. Au nom du libéralisme, il voit dans la diffusion de l'État-providence
la condition d'une juste concurrence économique. Soutenu par des associations de défense
des migrants souvent liées aux Églises, le BIT se réclame du paritarisme et réunit hauts
fonctionnaires, chefs d'entreprises et délégués des syndicats. En vue d'un meilleur partage
des matières premières et de la main-d'?uvre, il revendique une autorité supranationale
qui s'imposerait notamment en matière coloniale. Mais il se heurte au jeu brûlant de la
géopolitique : les nations dénuées d'Empire, en s'appuyant sur des concepts de la démographie (optimum, surpeuplement...), récupèrent cette atteinte portée au principe de souveraineté nationale. Au nom de l'intérêt de l'humanité, les réformateurs sociaux du BIT
forgent ainsi une doctrine qui, à leur corps défendant, justifiera à sa manière les coups de
force territoriaux des années 1930 (Mandchourie, Éthiopie). Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNA_611_0099 |