Titre | Michel Foucault, la philosophie et les sciences humaines : jusqu'où l'histoire peut-elle être foucaldienne ? | |
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Auteur | Florence Hulak | |
Revue | Tracés | |
Numéro | Hors-série no 13, 2013/3 Philosophie et sciences sociales | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 103-120 | |
Résumé | L'œuvre de Michel Foucault a pu être lue comme inaugurant une pratique révolutionnaire de l'histoire. Toutefois, les historiens qui se sont inspirés de ses travaux n'ont pas poussé jusqu'au bout la transformation de l'écriture de l'histoire qu'impliquait ce modèle. S'il revient à l'historiographie d'examiner les difficultés conjoncturelles qu'a pu connaître la réception de Foucault, cet article se propose d'analyser les obstacles proprement épistémologiques à la pleine introduction de sa pensée en histoire. Il montre que, pour devenir véritablement foucaldienne, l'histoire devrait renoncer à son appartenance aux sciences humaines, c'est-à-dire à la fois à son statut de science, à l'étude du social et à la référence au réel. Le diagnostic que porte Foucault sur les sciences humaines ne saurait en effet épargner l'histoire, même s'il n'a jamais insisté sur ce point, préférant défaire l'ancrage de l'histoire dans les sciences humaines pour mieux l'associer à l'archéologie puis à la généalogie. Mais cette nouvelle alliance prive alors l'histoire de son propre régime de vérité, en la faisant dépendre de celui d'un discours philosophique. | |
Résumé anglais | According to some readings, Michel Foucault has invented a revolutionary way to write history. However, even the historians who have drawn from his work have not accomplished the full transformation of their practice that was required by the foucaldian paradigm. While historiography explores the circumstantial reasons for this limited scope, this article focuses on the epistemological obstacles to a full integration of Foucault's thought in historical works. It shows that a fully foucaldian history could not belong to the human sciences any more, which means it should give up at once its scientific status, the study of the social, and the reference to reality. The diagnosis that Foucault makes on the human sciences does not indeed spare history, even if he never laid emphasis on this point. He prefers to remove history out of the human sciences, so as to connect it better with archeology and then genealogy. Yet this new alliance deprives history of its own regime of truth, and makes it dependent on a philosophical one. | |
Article en ligne | http://traces.revues.org/5718 |