Titre | La CPI, Dieu et les élections kényanes de 2013 : De la pentecôtisation de la vie politique à une démocratie autoritaire | |
---|---|---|
Auteur | Hervé Maupeu | |
Revue | Afrique Contemporaine | |
Numéro | no 247, 2013/3 Élections de 2013 au Kenya | |
Rubrique / Thématique | Élections de 2013 au Kenya |
|
Page | 33-51 | |
Annexes | Bibliographie | |
Mots-clés (matière) | campagne électorale candidat démocratie élection élite homme politique religion vie politique | |
Mots-clés (organismes) | Cour pénale internationale | |
Mots-clés (géographie) | Kenya | |
Résumé | L'inculpation de deux leaders politiques, Uhuru Kenyatta et William Ruto, a constitué l'un des enjeux principaux de la campagne électorale de 2013. Ces deux inculpés ont constitué une alliance politique improbable rassemblant les deux principales ethnies qui s'étaient opposées lors des violences post-électorales de 2008. Ils ont habilement recristallisé l'identité politique de leur communauté respective en diffusant des discours de victimisation et en formulant une relecture de l'histoire de leur ethnie faisant d'eux des héros. Cette stratégie a bien fonctionné car ils ont usé efficacement d'un registre religieux, de type néo-pentecôtiste, donnant une grande force à leur message de repentance et d'autojustification. Ils se sont fabriqué une nouvelle virginité et l'impunité des élites kényanes s'en est trouvé ainsi renouvelée. Ce faisant, ils ont également infléchi la culture politique du pays en développant une véritable « pentecôtisation » de la vie politique. Depuis le scrutin de 2013, l'État kényan s'est donné pour priorité absolue d'assurer l'impunité de ses dirigeants. | |
Résumé anglais |
The International Criminal Court, God and Kenya's 2013 general elections The indictments of Uhuru Kenyatta and William Ruto, two political leaders, constituted one of the most important aspects of Kenya's 2013 elections. The accused had set up an improbable political alliance: they joined together the two largest ethnic communities that opposed one another in the 2008 postelection violence. The politicians handily redefined their respective community's political identity by broadcasting speeches about victimization and by rewriting ethnic histories, framing themselves as heroes. Their strategy worked because they used a neo-Pentecostal register, adding great power to their message of repentance and self-justification. They washed their sins clean and thus renewed the impunity of Kenya's elites. In doing so, they also altered the country's political culture through a “Pentecostalization” of politics. Ever since the 2013 elections, Kenya has made it a priority to ensure that its leaders' are exempt from punishment. |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AFCO_247_0033 |