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Titre Polygyny, Bound Feet, and Perversion
Auteur Keith Mcmahon
Mir@bel Revue Extrême-Orient, Extrême-Occident
Numéro Hors-série no 2, 2012 Père institué, Père questionné
Rubrique / Thématique
Le Père de la Loi
Page 159-188
Résumé Ces dernières années, des savants du Japon, de Taiwan et des États-Unis ont produit une recherche de qualité pour évaluer l'importance émotionnelle, sociale et symbolique du lien mère-fils dans la Chine ancienne et médiévale. Cependant, ces études ont tendance à tenir pour acquises les caractéristiques de la relation père-fils, et à sous-estimer sa signification émotionnelle. En examinant de près les histoires de piété filiale et leurs représentations iconographiques, le présent article soutient l'idée que durant le haut Moyen Âge (100-600 apr. J.-C.) le lien père-fils était d'une importance sentimentale considérable.Cette contribution prend en compte trois types d'histoires axées sur le père : des histoires dans lesquelles le fils prodigue une attention respectueuse au père, mettant en œuvre une diligence qui exalte le statut du récipiendaire ; des histoires dans lesquelles le fils « régurgite» la nourriture, autrement dit retourne ce dont il a bénéficié étant enfant ; des histoires dans lesquelles un « mauvais» père persécute son fils. Les contes des deux premiers types montrent des fils porteurs d'une dette importante à l'égard de pères pour les soins reçus dans l'enfance. Ces histoires laissent entendre que ces pères ont été des nourrisseurs actifs de leurs jeunes fils. Et dès lors que les « mauvais» pères se tournent en bons quand ils s'aperçoivent que leurs fils ont été calomniés, on peut dire que ces contes montrent que les hommes du haut Moyen Âge considéraient la relation père-fils comme naturellement bonne – les fils ne s'aliénant les pères que par suite de manigances féminines.Ceci nous montre que si les mères savaient toucher les sentiments des fils, les pères n'avaient pas moins de droits à l'affection de ces derniers. Bien que les mères aient apporté aux fils des nutriments pour leur bien-être émotionnel, les pères leur donnaient les moyens de s'établir comme hommes.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The practices of polygyny and bound feet, now extinct in China, once held in common an underlying structure of perversion. In novels of the Qing dynasty, the man was perverse when he acted as if having multiple wives was not something he desired or initiated, but was something that arrived to him because of external conditions. In particular, women were the agents of polygynous marriage, not the passive participants, because they allowed and encouraged the man to take other wives. I call this form of marriage passive polygyny, where the man passively accepts polygyny. The underlying link between passive polygyny and bound feet has to do with the same logic by which the dominant subject appears to hand the production of a situation – polygyny or bound feet – to the ones who are dominated or, in the case of bound feet, mutilated. Women mutilated themselves and their daughters, but they did so of their own will, by their own methods, and on their own schedule. In households across China from the Song dynasty to the early Republic, mothers initiated and managed the binding of their daughters' feet. With a bit of modification, the psychoanalytic definition of perversion describes the deep structure of both polygyny and footbinding, and does so in powerful and compelling terms that no one has yet begun to unravel.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=EXTRO_HS01_0159