Titre | De l'agronomie mercenaire à l'agronomie libératrice | |
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Auteur | Jean-Pierre Berlan | |
Revue | Etudes rurales | |
Numéro | no 187, 2011 Le sens du rural aujourd'hui | |
Page | 131-156 | |
Résumé |
Jean-Pierre Berlan, De l'agronomie mercenaire à l'agronomie libératrice. Depuis la révolution industrielle, le sélectionneur s'efforce de remplacer les variétés paysannes par des copies d'une plante sélectionnée, que le terme « clone » désigne de façon adéquate. Les lignées des XIXe et XXe siècles sont des clones homozygotes ; les hybrides du XXe siècle sont des clones hétérozygotes ; les OGM sont des clones pesticides brevetés. Cette dévotion à la sélection-clonage applique au vivant les principes industriels de l'uniformité et de la standardisation. Du certificat d'obtention au brevet en passant par les hybrides que l'agriculteur ne peut re-semer, cette dévotion témoigne de l'objectif du sélectionneur, à savoir séparer la production de la reproduction. Comme il y a toujours un gain à remplacer une variété de « n'importe quoi » par des copies du « meilleur n'importe quoi » extrait de la variété, aucune justification n'est nécessaire. Ainsi, les débats interminables sur l'hétérosis qui, selon les généticiens, justifie le recours aux hybrides, sont une mystification destinée à naturaliser ce but mortifère. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Jean-Pierre Berlan, Agronomy: from Industrial Serfdom to Freedom Since the Industrial Revolution, plant breeders strive to replace farm varieties by copies of a selected plant that can be fitttingly called “clones”. Lines of the 19th and 20th centuries are homozygous clones; lines of the 19th and 20th centuries are homozygous plants; hybrids of the 20th century are heterozygous clones; and Gmos are patented pesticide clones. This devotion to cloning implements for living organisms the industrial principles of uniformity and standardisation. From the obtention certificate to hybrids that farmers cannot re-sow, it illuminates the permanent societal drive to separating production from reproduction. Since there is always a gain to replace a variety of “anythings” by copies of the “best anything” selected from the variety, no justification is whatsoever necessary. Thus, the endless debates about heterozis which, according to geneticists, made it necessary to hybridize maize and other crops appear as a mystification to naturalize a horrifying objective. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ETRU_187_0131 |