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Titre Le corps expéditionnaire français en Italie : violences des "libérateurs" durant l'été 1944
Auteur Tommaso Baris
Mir@bel Revue 20 & 21. Revue d'histoire
Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire
Numéro no 93, janvier-mars 2007 Provocations
Rubrique / Thématique
Provocations
Page 47
Résumé Durant la campagne d'Italie entre 1943 et 1944, les troupes coloniales du corps expéditionnaire français furent responsables de nombreux actes de violences à l'encontre de la population civile italienne. Les vols, les attaques à main armée, les saccages et surtout les viols furent très fréquents. Initialement, ce ne furent que des actes isolés, commis par des individus seuls, et punis par les autorités alliées, françaises comme anglo-américaines. Au cours de l'offensive victorieuse de l'été 1944 qui permit de franchir la ligne Gustav dans le Latium méridional, les troupes françaises ont obtenu de la part de leurs supérieurs une relative liberté d'action, entraînant des viols de masse. Au début des années 1950, l'Unione Donne Italiane, a recensé environ douze mille victimes de violences sexuelles. Cette organisation communiste féminine a tenté d'obtenir des indemnités pour ces femmes victimes du corps expéditionnaire français. Ces violences sexuelles ont semble-t-il été tolérées comme une « désagréable » conséquence des habitudes guerrières des corps irréguliers, tels que les goumiers marocains. Elles ont aussi été un message clair adressé aux Italiens, et particulièrement à la composante masculine de la population. L'humiliation et l'outrage sexuel contre leurs femmes ont servi à réaffirmer leur nature de vaincus lors de ce conflit.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais During the Italian campaign, 1943 and 1944, the French expeditionary corps colonial troops were responsible for many acts of violence against the Italian civilian population. Theft, armed robbery, plunder, and especially rape were very frequent. At the beginning they were isolated acts committed by single individuals, and punished by the French or Anglo-American allied authorities. During the 1944 victorious summer offensive that made it possible to cross the Gustav line in the southern Lazio, the French troops garnered from their superiors a relative liberty of action, leading to rapes. During the 1950s, the Unione Donne Italiane counted about twelve thousand victims of sexual violence. This communist women's organization tried to obtain compensation for these women victims of the French expeditionary corps. This sexual violence was apparently tolerated as a “disagreeable” consequence of the war habits of irregular corps such as Moroccan goumiers [soldiers from a goum, an auxiliary military body of native North Africans, under French officers' authority]. They were also a clear message to Italians, particularly the men. The humiliation and sexual outrage against their wives served to reassert their status as the conquered during this conflict.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=VING_093_0047