Titre | Du bon usage des divergences entre histoire et sociologie | |
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Auteur | Christophe Charle | |
Revue | Actes de la recherche en sciences sociales | |
Numéro | no 201-202, mars 2014 Raisons d'État | |
Rubrique / Thématique | Actualité de Sur l'État |
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Page | 106-111 | |
Résumé |
Sur l'État est fondé à la fois sur une analyse critique des pratiques des historiens sur ce sujet et sur un recours massif à la démarche historique pour fonder la théorie de la monopolisation de la violence symbolique légitime qui sous-tend la perspective de Bourdieu. L'article revient sur les usages de l'histoire et de la comparaison par Bourdieu et pointe un certain nombre de divergences avec les orientations actuelles de l'historiographie contemporaine où la violence physique « légitime » des États a été surtout au centre des recherches. De la même manière alors que Bourdieu établit une perspective de longue durée remontant au Moyen Âge, les historiens même influencés par la sociologie structurale insistent beaucoup plus sur les ruptures et les décalages entre l'émergence et l'affirmation des divers types d'États dans les périodes récentes. Ce cours ouvre bien des voies nouvelles mais n'apporte pas, comme tout cours forcément provisoire et inachevé, la théorie complète et exhaustive qu'une bibliographie foisonnante éloigne toujours plus de l'horizon du pensable global. Aussi le dialogue entre histoire et sociologie est-il plus que jamais nécessaire mais sur des bases renouvelées et non des querelles anciennes dépassées. Le comparatisme si décrié de divers côtés aujourd'hui au nom de paradigmes attrape-tout s'avère d'autant plus indispensable qu'il est particulièrement difficile à pratiquer dans l'état de parcellisation des travaux. Sur l'État en fournit certaines clés. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
On the appropriate use of the divergences between history and sociology The first of Bourdieu's Collège de France lectures, Sur l'État, is based upon both a critical analysis of the historians' work on the topic and on a massive reliance on a historical approach in order to establish the theory of the monopolization of legitimate symbolic violence that underlies Bourdieu's perspective. The paper examines Bourdieu's use of history and of comparison, and indicates a number of differences with the main orientations of contemporary historiography, which focuses mostly on “legitimate” physical violence. Similarly, while Bourdieu follows a long-term perspective going back to the Middle Ages, historians, even when they are influenced by structural sociology, emphasize much more the discontinuities and the discrepancies between the emergence and the consolidation of different types of states in recent periods. This lecture does open new perspectives, but, being provisional and unfinished like any lecture, it does not provide a complete and exhaustive theory, which a prolific bibliography constantly expels from the realm of what is thinkable. As a result, the dialogue between history and sociology is more necessary than ever, but it must also take place on a renewed basis, rather than on obsolete quarrels. Comparatism has been criticized so frequently in the name of catch-all paradigms, but it turns out to be indispensable, not least because its practice is made more difficult by the fragmentation of existing work that currently prevails in this field. Sur l'État provides some hints as to how this can be done. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_201_0106 |