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Titre From "counter-revolutionary monuments" to "national heritage" : The Preservation of Leningrad Churches, 1964-1982
Auteur Catriona Kelly
Mir@bel Revue Cahiers du monde russe
Numéro volume 54, no 1, janvier-mars 2013 L'expérience soviétique à son apogée. Culture et société des années Brežnev I
Rubrique / Thématique
Mobiliser le passé : encadrement de la mémoire collective vs. pratiques sociales de conservation
Page 131-164
Résumé L'auteur étudie l'évolution de la signification des édifices religieux dans le système interprétatif et l'échelle des valeurs de la fin de l'époque soviétique. Son étude porte sur Leningrad, une ville à l'importance architecturale certes reconnue mais qui a été érigée dans un passé relativement récent : en effet, la plupart de ses bâtiments majeurs sont postérieurs à 1760. La date, relativement tardive, de construction des églises de Leningrad ne les inscrivait pas nécessairement dans l'échelle des valeurs en cours pendant et après la Seconde Guerre mondiale (Grande Guerre patriotique), qui plaçait au pinacle les églises de l'époque médiévale. Nombre d'églises de la ville ne s'inscrivaient pas davantage dans l'échelle des valeurs architecturales admises par la ville elle-même depuis le début du XXe siècle quand, traditionnellement, elle mettait en avant les bâtiments néo-classiques construits entre 1780 et 1820. À l'époque brejnévienne, l'attitude envers l'architecture religieuse est devenue beaucoup plus favorable en partie du fait de l'évolution à l'échelle nationale des comportements envers l'Église orthodoxe russe et, dans les années 1960, de l'évaluation de l'héritage (fondation de la Société pour la protection des monuments d'histoire et de la culture de la Russie en 1965, et attitude de plus en plus accommodante envers l'évidence de la pratique orthodoxe depuis la fin des années 1970). Cette circonstance a radicalement modifié la perception qu'on avait d'une planification urbaine appropriée, de telle sorte que les églises, qui autrefois constituaient une gêne, ont commencé à être perçues comme essentielles au panorama urbain. Ce processus est significatif dans le cadre du propre développement de Leningrad en tant que ville mais aussi dans celui de l'histoire de la ville à la fin de l'époque soviétique dans la mesure où la présence accrue d'églises ne représentait ni une « normalisation » sur le plan international ni une contribution à la spécificité de la ville socialiste, qui a été si souvent discutée dans les rapports occidentaux sur cette période.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article addresses the shifting meaning of ecclesiastical buildings in the late Soviet interpretive system and hierarchy of values. The focus is on Leningrad, a city of acknowledged architectural importance, but also one constructed in the relatively recent past, with most important buildings dating from the 1760s and later. The relatively late date at which Leningrad's churches were constructed meant that they did not fit automatically into the hierarchy of values established during and after the Second World War (Great Patriotic War), which placed at the pinnacle churches from the medieval era. Many of the city's churches also did not fit into the hierarchy of architectural values recognised in the city itself from the early twentieth century onwards, which had traditionally emphasised neo-classical buildings created in the period 1780-1820. In the Brezhnev era, partly as a result of the nationwide shifts in attitudes to the Russian Orthodox Church and the evaluation of heritage taking place in the 1960s (marked by the foundation of the All-Russian Society for the Preservation of Monuments of Heritage and Culture in 1965, and the increasingly accommodating attitude to Orthodox practice evident from the late 1970s), attitudes to church architecture became much more favourable, a circumstance that radically changed the understanding of appropriate city planning, so that churches, once an embarrassment, began to be perceived as crucial to the city's panoramas. This process is significant not only in terms of Leningrad's own development as a city, but in terms of the history of the late socialist city, since the enhanced presence of churches represented neither a “normalisation,” internationally speaking, nor a contribution to the specificity of the socialist city that has been so often discussed in Western accounts of the era.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CMR_541_0131