Titre | Entre marginalisation et démagogie : quelle place reste-t-il pour les communautés locales dans les aires protégées? ? | |
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Auteur | Manuel Boissière, Charles Doumenge | |
Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer | |
Numéro | no 244, octobre-décembre 2008 Asie : aménagement et environnement | |
Page | 459-488 | |
Résumé |
Depuis quelques années deux visions de la conservation de la biodiversité s'affrontent dans les débats internationaux et influencent les agendas politiques des décideurs. D'un côté, les « préservationnistes » prônent une protection forte des derniers lieux importants de la planète en termes de biodiversité. De l'autre, les « dévolutionistes » tentent d'attribuer un rôle clé aux communautés locales dans l'élaboration des stratégies de conservation et la gestion des aires protégées. Au-delà de ces discours, la réalité de terrain montre que les politiques de conservation font encore largement abstraction de la présence et des droits des communautés. Le concept même de conservation – bien public mondial à protéger – est imposé par la communauté internationale au détriment de toute implication des populations qui sont pourtant les premières touchées par les décisions. Dans cet article, nous montrons que les stratégies de conservation pourraient mieux prendre en compte les droits fonciers et d'usage des populations rurales, le respect des territoires sur lesquels elles vivent, et la reconnaissance de leur rôle dans la protection de ces espaces. Un équilibre est-il possible entre communautés locales et acteurs « forts » (états, ONG internationales, privés) quant aux prises de décision ? Faut-il partir des priorités des populations locales, de leur propre conception de ce qu'est une aire protégée, pour créer les zones de conservations et prendre des décisions à leur sujet ? À travers un certain nombre d'exemples pris en Asie-Pacifique (Papouasie Occidentale, Vietnam) et en Afrique (Gabon, Congo), nous montrons que la conservation de la biodiversité, même si elle est un problème global de la planète, reste d'abord une multitude de situations à gérer au cas par cas. Chaque exemple démontre que la solution est bien locale et ne peut faire l'économie de l'intégration dans ce processus des populations qui sont ou pourraient être, si les conditions de démocratie et de transparence sont réunies, un des meilleurs garants d'un usage durable des ressources naturelles. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In this paper, we show how conservation strategies could better take into account local land rights and land uses, and acknowledge the role of local people in the management and preservation of their natural resources. Is a balance possible between local communities and “powerful” stakeholders (government, international NGO, private sector) in decision-making? Should local priorities and local conceptions of conservation be the starting point to create protected areas and to take decisions about them. We use some examples from our work in Asia-Pacific (Vietnam, West Papua) and in Africa (Gabon, Congo) to show that biodiversity conservation - even if it remains an international issue - is beforehand a number of situations to be managed locally. Each example underlines the fact that the solution is site specific, and cannot avoid the integration in this process of populations, which are, or could be, with adequate conditions of transparency and democracy, one of the best guarantee for natural resources long-term utilization. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=COM_244_0459 |