Titre | Dynamiques agricoles dans les monts Nilgiri (Inde) : entre crise économique et promotion de l'environnement | |
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Auteur | Christelle Hinnenwinkel, Sylvie Guillerme, Jean-marc Quitté, Ajit Menon | |
Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer | |
Numéro | no 247, juillet-septembre 2009 Montagnes tropicales et transformation des systèmes de production agropastoraux | |
Page | 373-394 | |
Résumé |
Grâce à son climat très arrosé et nettement plus frais que celui des régions environnantes, le haut pays des monts Nilgiri, situé dans les Ghâts Occidentaux à 1 800 m d'altitude, offre des produits agricoles différents de ceux des plaines. Le paysage agraire de ces monts se caractérise par des productions singulières en Inde du Sud. Dans le Sud de l'Inde, les légumes et fruits dits « européens » (comme les pommes de terre, les carottes, les betteraves, les choux et les choux-fleurs, les prunes et les poires) et depuis peu certaines fleurs sont cultivés uniquement dans ces montagnes, et occupent l'espace qui n'est pas cultivé en théiers. Les agriculteurs des Nilgiri ont su bénéficier de cette singularité climatique et les monts Nilgiri étaient considérés comme une région agricole florissante jusque dans les années 1990. À cette époque, la valeur de la production agricole par hectare y était trois fois supérieure à celle de l'État du Tamil Nadu (dans lequel le district des Nilgiri se situe) et six fois supérieure à celle de l'Inde. Présentées par les pouvoirs publics comme un système agricole plus respectueux de l'environnement que le maraîchage, les plantations de théiers ont connu une expansion spatiale importante, avec notamment le soutien de ces derniers. Cependant, depuis 1999, le marché du thé connaît une crise sévère. Aujourd'hui les grandes plantations vendent des parcelles et les petits producteurs de thé souhaitent que les pouvoirs publics fixent un prix minimum pour la vente des feuilles de théier. Le maraîchage est aussi une spéculation de plus en plus risquée en raison du coût croissant des intrants, du fait de l'augmentation de leur prix et de la réduction des subventions publiques sur les engrais chimiques, amorcée au cours des années 1990. Dans ce contexte économique difficile, cet article montre, à travers la dynamique en cours, que dans cette région aussi l'amélioration de la qualité des productions est une manière d'accéder à des marchés plus lucratifs, et que des producteurs commencent à valoriser les spécificités environnementales de cette montagne pour trouver des débouchés sur les marchés de l'agriculture biologique. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Agricultural dynamics in the Nilgiri Mountains (India): between economic crisis and environmental specificities development. The Nilgiri Mountains highlands, located in the Western Ghats at 1800 m elevation, benefit from a rainier and much fresher climate than the surrounding areas. The agrarian landscape characterized by productions specific to Southern India, present a range of agricultural products different from those of the plains. Vegetables and fruits known as “European” (like potatoes, carrots, beets, cabbages and cauliflowers, plums and pears, for example), and recently certain flowers, are cultivated only in these mountains and occupy the space not planted in tea. Nilgiri farmers took advantage of this climatic pattern. In the 1990's, the Nilgiri Mountains were still considered as a flourishing agricultural area : at that time, the value of the agricultural production per hectare was three times higher there than in Tamil Nadu State (where the Nilgiri district is located) and six times higher than in India. Public authorities considered tea plantations as an agricultural system more respectful of the environment than truck farming, and supported it and its fast spatial expansion. However, since 1999 the tea market has met a severe crisis. At present, the large plantations are selling land and the small tea producers wish the public authorities fixing a minimum selling price for tea leaves. Truck farming has turned to be an increasingly risky speculation as well, due to inputs increasing costs and reduced public subsidies on chemical fertilizers started in the 1990's. This paper explains the agricultural dynamics of this area. In the present difficult economic context it highlights that in these mountains also improving the productions quality may be a way to reach more lucrative markets, and some producers attempt to put Nilgiri mountains environmental specificities to advantage in order to find outlets on the organic farming market. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=COM_247_0373 |