Contenu du sommaire : Montagnes tropicales et transformation des systèmes de production agropastoraux
Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer |
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Numéro | no 247, juillet-septembre 2009 |
Titre du numéro | Montagnes tropicales et transformation des systèmes de production agropastoraux |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Transformations des systèmes de production agropastoraux concernant le monde tropical - Jean-Christian Tulet p. 275-283
- Entre ville et campagne : les adaptations du maraîchage paysan sur les Hautes Terres centrales malgaches - Maholy Rabemanambola, Jacqueline Rakotoarisoa, Laurent Rieutort p. 285-310 Même si la riziculture continue à occuper une place fondamentale sur les Hautes Terres centrales malgaches, on observe un développement du maraîchage (carottes, pommes de terre notamment) au sein des exploitations paysannes. Ces productions « intercalaires », souvent de contre-saison, parfois en concurrence avec le petit élevage laitier, n'aboutissent pas à la constitution de bassins ou filières spécialisés, mais répondent à une demande urbaine « chaotique », en expansion en valeur absolue compte tenu de la croissance démographique d'une métropole comme Antananarivo et des achats plus fréquents des ménages aisés. Ce renforcement du vivrier marchand a attiré de multiples acteurs, étatiques, parapublics et privés (ONG, firmes agroalimentaires), endogènes ou exogènes, tout en laissant le dernier mot aux initiatives paysannes. Ce processus aboutit à de fortes recompositions territoriales en associant producteurs et consommateurs ou intermédiaires citadins, révélant une forte interpénétration des milieux urbains et ruraux. Ces rapports sont structurés par des liens socioculturels et économiques ; ils peuvent réactiver les relations et mobilités migratoires avec la montagne et sont à l'origine d'avantages concurrentiels inédits.The development of the market gardening within the rural exploitations on Malagasy Central Highlands
Even if rice growing continues to occupy a fundamental place on the Malagasy central highlands, one observes a development of the market gardening (carrots, potatoes in particular) within the rural exploitations. These “intercalated” productions, often unseasonal, sometimes in competition with the small-scale dairy breeding, do not lead to the constitution of specialized basins or sectors but meet an “chaotic” urban demand, expanding in absolute value taking into account the population growth of a metropolis like Antananarivo and of the more frequent purchases of the comfortably off households. This reinforcement of the food-merchant attracted multiple actors, public, parapublic and private (NGO, agroalimentary firms), endogenous or exogenic, while leaving the last word with the country initiatives. This process leads to strong territorial recombinings while associating producers and consumers or intermediate townsmen, revealing a strong interpenetration of urban and rural environments. These relations are structured by sociocultural and economic bonds; they can reactivate relations and migratory mobilities with the mountain and are at the origin of original competitive advantages. - Le développement du maraîchage dans les montagnes d'Afrique de l'Est : les enjeux - Bob Nalileza, Estelle Uginet, Bernard Charlery de la Masselière p. 311-330 En contraste profond avec les vastes plaines ouvertes et arides, les montagnes d'Afrique de l'Est possèdent des richesses importantes. Leur abondant approvisionnement en eau est constamment alimenté par des pluies orographiques élevées, permettant à la montagne une certaine sécurité hydrologique. Ceci, combiné avec des sols fertiles volcaniques et des conditions climatiques tempérées, permet la présence d'une importante économie agro-pastorale. De la montagne vers la plaine et vice-versa, chaque montagne présente une grande variété de transects, de multiples séquences naturelles et culturelles et sont au centre d'échanges humains, de biens, d'eau, etc. Fertiles mais densément peuplées, elles fournissent des ressources transformées par de nombreux acteurs à différents niveaux géographiques. Une forte pression sur l'environnement et une concurrence de plus en plus forte pèsent sur les ressources naturelles entraînant des tensions et des conflits. Montagnes « ouvertes », elles participent à des systèmes d'échanges divers entre les terres basses et celles d'altitude, les zones humides et celles sèches, à la mobilité entre la ville et la campagne. Des cultures maraîchères ont été développées au cours de ces dernières années participant à une amélioration du niveau de vie, en particulier parmi les populations pauvres rurales et urbaines tant en montagne que dans les basses terres. Cet article étudie les problèmes et les enjeux rencontrés par l'adoption accrue des cultures maraîchères en vue d'obtenir des revenus nouveaux, d'avoir un emploi et de répondre aux demandes vivrières et nutritionnelles des familles, au mont Elgon en particulier.The challenges of the development of horticultural crops in East Africa
In stark contrast to wide-open arid plains, East Africa's mountains possess astounding wealth. Their bountiful water supply is constantly replenished by abundant orographic precipitation. These conditions endow the mountains with a certain degree of hydraulic security. This fact, combined with their enviable good soil (especially for the volcanoes), their various areas devoted to farming and grazing and their invigorating temperate climate, have made the mountains the core of East African agricultural production. From mountain to plain, from plain to mountain, from one side to the other, each mountains' geography unfolds along an immense variety of transects, in terms of multiple natural and cultural sequences and countless transfers of humans, goods, water and other resources. Indeed, fertile but densely populated, these mountains provide resources that are strongly coveted by many actors at different geographical levels. This fact puts pressure on the environment and the competition for more and more scarce natural resources leads to a broad range of tensions and conflicts. These mountains are ‘open' mountains, included in exchange systems integrating multi-scalar geographic dimensions: highland and lowland systems, humid and arid systems, rural-urban mobility, etc. Horticultural crops have gained importance over the recent years as a venue for addressing livelihood improvement particularly amongst the rural and urban poor in both high- and low- land areas. This paper examines the problems and challenges posed by increased adoption of horticultural crops as a strategy for obtaining incomes, employment and meeting household nutrition demands, with particular emphasis on Mt Elgon (Uganda). - Après le café, le maraîchage ? Mutations des pratiques agricoles dans les Hautes Terres de l'Ouest Cameroun - Laurien Uwizeyimana p. 331-344 Les Hautes Terres de l'Ouest Cameroun offrent un exemple parmi les plus spectaculaires de cette capacité des populations montagnardes à s'adapter à des contraintes de natures diverses, dans un contexte de relations souvent inégales. Basé sur la caféiculture associée à une polyculture vivrière intensive, le système de production sur les Hautes Terres de l'Ouest Cameroun était ouvert sur le monde à travers le marché du café. La région de Foumbot était ainsi devenue un centre de collecte et d'expédition de la production caféière, avec des retombées économiques non négligeables. Cependant, la déprise caféière des années 1980 a profondément bouleversé ce système en mettant fin à l'hégémonie de la caféiculture. Le désarroi fut de courte durée car les sociétés de montagne ont toujours fait preuve d'une grande flexibilité, du fait de conditions naturelles plutôt favorables ; de nouveaux modes de production basés sur le vivrier, le maraîchage en particulier, furent rapidement construits. Cela suppose une remise en cause des anciennes formes d'organisation de l'espace et donc une nouvelle construction territoriale : on semble désormais s'acheminer vers le triomphe de la petite exploitation familiale qui donne la priorité au vivrier marchand aux dépens de la caféiculture. Des pratiques agricoles innovantes et parfois inédites se mettent petit à petit en place, avec une nouvelle dynamique territoriale.Destabilisation of ancient forms of organisation of space hence a new territorial construction in Western Highlands of Cameroun: coffee cultivation and intensive food crop polyculture. The Western Highlands of Cameroon are an example amongst the most spectacular of the capacity of the mountainous population adapting to diverse natural constraints, within the context of relations at times unequal. Based on coffee cultivation associated to an intensive food crop polyculture, the production system on the Western Highlands of Cameroon was opened to the world through the coffee market. The Foumbot region became thus a collection and expedition centre of coffee production, with non negligible economic yields. Nevertheless, the coffee crisis of the 80s greatly destabilised the system, bringing to an end the hegemony in coffee cultivation. The crisis was short-lived as the mountainous society proved to be quite flexible, as a result of naturally favourable conditions; new modes of production based on food crop cultivation, especially horticulture, were rapidly adopted. That which supposes a destabilisation of ancient forms of organisation of space hence a new territorial construction: we seem since then progressing towards the success of small family exploitations which gives priority to cash crop production other than coffee. Innovative agricultural practices at times unknown are slowly being put in place, with a new territorial dynamism.
- L'expansion récente du maraîchage de rente au Fouta-Djalon : dynamiques spatiales et organisationnelles et recompositions sociales - Alain Bonnassieux, Kadiatou lamarana Diallo p. 345-371 Dans le massif du Fouta-Djalon, on assiste depuis le début des années 1990 à l'expansion du maraîchage de rente dans plusieurs types d'espaces : bas-fonds, « tapades » ou jardins de case près des habitations et champs extérieurs. Elle se caractérise par l'augmentation très importante de la production de pommes de terre, mais aussi dans une moindre mesure d'autres spéculations, oignons, tomates, piments. Cette évolution est le résultat de la politique d'ouverture des marchés sur le plan national depuis l'avènement de la Deuxième république, et surtout de l'implication dans la production agricole, d'acteurs aux profils et aux statuts diversifiés, petits producteurs dont une majorité de femmes, mais aussi salariés, techniciens, commerçants, émigrés originaires de la région. Une puissante organisation paysanne, la Fédération des Paysans du Fouta Djalon a exercé une influence décisive dans ces dynamiques en offrant des services adaptés dans les domaines de la fourniture d'intrants, de la commercialisation et de la formation. L'essor du vivrier marchand a un impact inégal au niveau territorial et a plus favorisé le développement des zones centrales plus actives et mieux desservies en infrastructures de services et de communication. Dans le domaine économique et social, il a permis une augmentation des revenus des petits producteurs, mais a contribué aussi à l'accroissement des différenciations sociales et a entraîné une concurrence accrue pour l'accès à la terre.The recent expansion of horticultural marketing in Fouta-Djalon: spatial and organizational dynamics and social reconstructions. Since the beginning of 1990s in the Fouta-Djalon highland, we face the expansion of horticultural gardening in several types of areas: shallows, “Tapades” or gardens of hut near houses and outside fields. This process is characterized by the huge increase of production of potatoes, but also, in a lesser measure, of the other speculations as onions, tomatoes, hot peppers. This evolution is the result of the politics of markets opening at the national level after the second republic, and especially of the commitment of actors with diversified profiles and status in agricultural production: small producers among which a majority of women, employees, technicians, storekeepers, emigrants native of the region. The Fouta-Djalon Farmers Federation, a powerful peasant organization, has a decisive influence in these dynamics by offering adpated services in domains as supply of inputs, marketing and training. The expansion of horticcultural marketing has an uneven impact at the territorial level and facilited the development of the central zone which are more active and have better infrastructures of services and communication. This process led to an increase of the incomes of the small producers, but also contributed to the increase of the social differenciations and entailed an increased competition for the access to the ground.
- Dynamiques agricoles dans les monts Nilgiri (Inde) : entre crise économique et promotion de l'environnement - Christelle Hinnenwinkel, Sylvie Guillerme, Jean-marc Quitté, Ajit Menon p. 373-394 Grâce à son climat très arrosé et nettement plus frais que celui des régions environnantes, le haut pays des monts Nilgiri, situé dans les Ghâts Occidentaux à 1 800 m d'altitude, offre des produits agricoles différents de ceux des plaines. Le paysage agraire de ces monts se caractérise par des productions singulières en Inde du Sud. Dans le Sud de l'Inde, les légumes et fruits dits « européens » (comme les pommes de terre, les carottes, les betteraves, les choux et les choux-fleurs, les prunes et les poires) et depuis peu certaines fleurs sont cultivés uniquement dans ces montagnes, et occupent l'espace qui n'est pas cultivé en théiers. Les agriculteurs des Nilgiri ont su bénéficier de cette singularité climatique et les monts Nilgiri étaient considérés comme une région agricole florissante jusque dans les années 1990. À cette époque, la valeur de la production agricole par hectare y était trois fois supérieure à celle de l'État du Tamil Nadu (dans lequel le district des Nilgiri se situe) et six fois supérieure à celle de l'Inde. Présentées par les pouvoirs publics comme un système agricole plus respectueux de l'environnement que le maraîchage, les plantations de théiers ont connu une expansion spatiale importante, avec notamment le soutien de ces derniers. Cependant, depuis 1999, le marché du thé connaît une crise sévère. Aujourd'hui les grandes plantations vendent des parcelles et les petits producteurs de thé souhaitent que les pouvoirs publics fixent un prix minimum pour la vente des feuilles de théier. Le maraîchage est aussi une spéculation de plus en plus risquée en raison du coût croissant des intrants, du fait de l'augmentation de leur prix et de la réduction des subventions publiques sur les engrais chimiques, amorcée au cours des années 1990. Dans ce contexte économique difficile, cet article montre, à travers la dynamique en cours, que dans cette région aussi l'amélioration de la qualité des productions est une manière d'accéder à des marchés plus lucratifs, et que des producteurs commencent à valoriser les spécificités environnementales de cette montagne pour trouver des débouchés sur les marchés de l'agriculture biologique.Agricultural dynamics in the Nilgiri Mountains (India): between economic crisis and environmental specificities development. The Nilgiri Mountains highlands, located in the Western Ghats at 1800 m elevation, benefit from a rainier and much fresher climate than the surrounding areas. The agrarian landscape characterized by productions specific to Southern India, present a range of agricultural products different from those of the plains. Vegetables and fruits known as “European” (like potatoes, carrots, beets, cabbages and cauliflowers, plums and pears, for example), and recently certain flowers, are cultivated only in these mountains and occupy the space not planted in tea. Nilgiri farmers took advantage of this climatic pattern. In the 1990's, the Nilgiri Mountains were still considered as a flourishing agricultural area : at that time, the value of the agricultural production per hectare was three times higher there than in Tamil Nadu State (where the Nilgiri district is located) and six times higher than in India. Public authorities considered tea plantations as an agricultural system more respectful of the environment than truck farming, and supported it and its fast spatial expansion. However, since 1999 the tea market has met a severe crisis. At present, the large plantations are selling land and the small tea producers wish the public authorities fixing a minimum selling price for tea leaves. Truck farming has turned to be an increasingly risky speculation as well, due to inputs increasing costs and reduced public subsidies on chemical fertilizers started in the 1990's. This paper explains the agricultural dynamics of this area. In the present difficult economic context it highlights that in these mountains also improving the productions quality may be a way to reach more lucrative markets, and some producers attempt to put Nilgiri mountains environmental specificities to advantage in order to find outlets on the organic farming market.
- Quelles sont les conditions à réunir pour une intégration marchande porteuse de développement durable pour les paysanneries andines ? - Hubert Cochet?, Claire Aubron, Margot Jobbe Duval p. 395-417 Cet article se propose d'identifier les conditions à réunir pour qu'une intégration marchande économiquement pérenne, socialement partagée et qui ne menace pas la reproduction des écosystèmes qui en sont le support, devienne possible. La réflexion est adossée à une comparaison entre les dynamiques d'intégration marchande de deux régions andines : d'une part, les hautes terres d'Altamachi (Cordillère de Cochabamba, Bolivie) où un développement spectaculaire de la production de pomme de terre destinée au marché urbain a vu le jour, et d'autre part, la haute vallée du Rio Castrovirreyna (dans les Andes sèches péruviennes) engagée elle aussi dans un mouvement de quasi-spécialisation laitière tournée vers le marché intérieur. Dans les deux cas étudiés, les avantages comparatifs de l'une ou l'autre région pour telle ou telle production ne suffisent pas à expliquer, loin s'en faut, les dynamiques en cours. Les modalités d'accès et de gestion, individuelles et collectives, des ressources, le développement des possibilités de transport et le maintien de prix relativement rémunérateurs ont été des conditions indispensables à cette spécialisation marchande.What are the conditions for a market integration bearing sustainable development for Andean peasantry. This paper aims to identify the conditions for an economically sustainable and socially shared market integration, which does not threaten the ecosystems reproduction. The analysis is based on a comparison between market integration dynamics in two Andean regions: on the one hand, the Altamachi Highlands (cordillera of Cochabamba, Bolivia) where a spectacular development of potato production for the urban market is taking place and on the other hand, the Rio Castrovirreyna high valley (in the Peruvian dry Andes), pursuing a trend of dairy quasi-specialisation turned towards domestic market. In both cases, the comparative advantages of each region for potato or milk production alone do not allow to explain the dynamic observed. Individual and collective land resources management rules, transportation possibilities improvement and remunerative prices maintenance have been necessary conditions for this market specialisation.
- Typologie des formes d'agriculture dans les hautes terres andines en Colombie - Jaime Forero Álvarez p. 419-437 La production maraîchère intensive de versant constitue l'une des principales formes d'occupation agricoles des hautes montagnes andines. Cette activité s'est développée pour répondre à l'évolution de la demande alimentaire des marchés urbains. On y rencontre également, avec les mêmes débouchés, la production de la pomme de terre et de l'élevage laitier. D'autres régions de haute montagne s'opposent aux premières, avec la présence d'une économie paysanne relativement précaire principalement destinée à l'autoconsommation. Toutefois les excédents de ce secteur, parfois très importants, sont également écoulés sur le même marché. Il existe enfin le cas de certains secteurs de l'altiplano où s'est développée, à côté d'une très grande quantité d'activités industrielles et commerciales périurbaines, une gamme très ample de systèmes agropastoraux, caractérisés par un fort investissement en capital, parmi lesquels se distingue l'élevage laitier intensif, le maraîchage et la floriculture. L'observation de tous ces cas démontre que l'agriculture familiale représente une part substantielle de ce que nous appelons le « capitalisme rural », qui s'identifie par la concurrence de ces divers types d'entreprises intégrées aux marchés urbains.Main agricultural occupations in the Colombian high plains of the Andean mountain
Among the main productive occupations in the Colombian high plains we must first of all mention the intensive horticultural harvesting of the Andean slopes, an activity developed in response to the evolution of the urban centres' demand for food. Next, we have the combined mass production of potatoes and milk in order to supply the very same urban markets. However, and in contrast with the aforementioned areas which place high levels of produce in the marketplace, there are regions where a rather meagre peasant economy still prevails, areas where most of the produce is used to satisfy their own household's needs and those of a few nearby rural communities. Nevertheless, and in spite of this fact, the latter households still manage to place some surplus in the markets, bits which, when added together, make a significant contribution to the overall food market. Finally, herein we present the case of the high plateaus, better known in Spanish as the altiplanos, whereby in the midst of myriad suburban industrial and commercial activities, a wide range of agricultural and livestock production systems have been developed after huge investments of capital to set them up, among which we would highlight mainly the industry of dairy products, and intensive horticulture farming and flower growing. Thus, having examined all these cases and the managerial dynamics of agricultural and livestock production, we conclude that the small household agriculture makes a substantial part of what we have called rural capitalism, in turn characterized by the concurrence of different types of enterprises incorporated to the urban markets. - Le maraîchage intensif irrigué dans les hautes vallées andines vénézuéliennes : quelle remise en question ? - Alexandra Angeliaume-Descamps, Jajaira Oballos p. 439-468 Pendant la seconde moitié du XXe siècle, l'explosion de la demande urbaine en produits maraîchers a fortement renforcé l'activité agricole des hautes vallées andines vénézuéliennes, valorisant ainsi le potentiel de production en produits tempérés du milieu montagnard tropical. Cette évolution agricole a entraîné une recomposition des terroirs culturaux, une transformation radicale des productions et une intensification des pratiques agricoles basées sur l'irrigation et de hauts niveaux d'intrants fertilisants et phytosanitaires. Ces évolutions de l'occupation des sols et des pratiques mises en œuvre par les populations paysannes ne sont pas sans conséquence sur l'environnement ce qui laisse présager l'apparition de certaines limites à ce système de production. Aujourd'hui, l'émergence de la notion d'environnement dans la politique agricole du pays, mais aussi auprès de certains paysans précurseurs, permet d'envisager l'apparition d'une « agriculture alternative » dont les débuts sont timides…Questioning about intensive irrigated market gardening in the high Andean valleys of Venezuela?
During the second half of the 20th century, the explosion of the urban demand about market garden produce has strongly increased the agricultural activity in the high Andean valleys of Venezuela, thus developing the value of the production potential of temperate products of the tropical mountain environment. This agricultural evolution has led to a recomposition of cultural land, a drastic transformation of productions and an intensification of agricultural practices based on irrigation and high levels of fertilizing and pesticides input. These evolutions of soil occupation and practices implemented by farming populations are not without consequences on the environment, which leads to presume the appearance of certain limits to this production system. Today, the emergence of the notion of environment in the agricultural policy of the country but also by certain precursor farmers permit to consider the appearance of an “alternative agriculture” but its beginnings are timid…