Titre | Politisation du travail des étrangers: repenser la variable « sans-papiers » | |
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Auteur | Ange Bergson Lendja Ngnemzué | |
Revue | Politique africaine | |
Numéro | no 133, mars 2014 Travail et politique | |
Rubrique / Thématique | Le Dossier : Travail et politique |
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Page | 69-92 | |
Résumé |
Cet article analyse une figure particulière de la politisation de l'immigration en Europe : l'instrumentalisation des travailleurs étrangers illégaux par l'État. Si l'approche conventionnelle ne considère que les coûts et bénéfices de cette main-d'œuvre à comprimer, l'article montre que le paradoxe de la répression et de l'intégration se trouve au cœur d'un dispositif où les « sans-papiers » représentent une variable stratégique du marché du travail dérégulé. Cette instrumentalisation est contemporaine d'une transformation plus globale : le contrôle politique de la société par la production de dispositifs sécuritaires comme Europol et d'autres agences technocratiques, qui forment des « archipels bureaucratiques » situés en dehors du champ démocratique traditionnel. Cette transformation liquéfie les grands équilibres anciennement établis dans l'économie de la main-d'œuvre et escamote le débat démocratique sur le travail. Figure moderne de la précarisation du travail, les sans-papiers sont le marqueur sociologique de la fin du salariat. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article looks at a particular feature of the politicization of immigration in Europe: the instrumentalisation of illegal foreign workers by the State. Conventional approaches have thus far only considered the issue in terms of the costs and benefits of a particular work force that needs to be strictly controlled. By contrast, this article argues that policies of repression and integration of this work force constitute a paradox which is at the heart of a wider system of regulation. In this system, illegal immigrant workers (“sans papiers”) represent a central category in a de-regulated labour market. This process of instrumentalisation is part of a wider transformation: the political control of society through security apparatuses such as Europol and other technocratic agencies which form “bureaucratic archipelagos” outside and beyond the traditional democratic sphere. This transformation unsettles former equilibriums in the economy of the work force and it eschews any democratic debate about labour. “Sans-papiers” are both a modern expression of the increasing insecurity of labour and the sociological marker of the end of paid employment (“salariat”). Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POLAF_133_0069 |