Titre | Un lieu d'exception ? : Retour sur le statut de la rétention administrative dans un contexte démocratique | |
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Auteur | Nicolas Fischer | |
Revue | Politix | |
Numéro | vol. 26, no 104, 2013 Ni guerre, ni paix | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Ni guerre, ni paix |
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Page | 181-201 | |
Résumé |
En combinant une réflexion théorique et une perspective empirique, cette contribution se propose de réexaminer quelques-unes des analyses consacrées en sciences sociales au « camp » comme forme sociale, et la manière dont ces travaux définissent son rapport problématique à l'ordre politique. Elle s'ouvre sur un retour théorique sur la thèse de l'enclavement politique des camps : leur gestion est considérée comme relevant largement de « politiques policières », définies et mises en œuvre empiriquement, et qui échappent ainsi largement à toute forme de régulation politique et juridique. Si le camp constitue en ce sens un point aveugle de l'ordre politique démocratique, cette perspective est par la suite problématisée à partir de l'étude empirique du cas de la rétention administrative des étrangers en France. Dans ce cas particulier, la précarité et l'opacité originelles de l'enfermement ont été publiquement dénoncées, avec une double conséquence : l'institutionnalisation de la mesure, et son ancrage dans l'ordre juridico-politique à travers la mise en place d'un contrôle associatif assurant notamment la visibilité publique des conditions de rétention. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
A Place of Exception ? This contribution combines a theoretical reflexion and an empirical survey to reconsider recent research on “camps” as social forms, and on their problematic relationship with the political order. The article opens with a theoretical critic of a vision of camps as politically “abandoned” devices : in this perspective, camps are seen as mostly managed by street-level, empirically-defined-and-enforced “policemen's policies” – policies which, as such, generally avoid political supervision or judicial review. In that sense, camps are a blind point inside democratic polities. The second part of the article however challenges this vision, basing itself on empirical research performed by the author on immigration detention centres in France. In this case, the original informality, opacity and precariousness of administrative detention was publicly denounced, with two essential consequences : first, immigration detention was institutionalized. Second, it was strongly connected to its political and legal environment through the organization of an independent control (performed by non-state Human Rights organizations) inside the centres, a measure that gave detention a public visibility. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POX_104_0181 |