Titre | Antisémitisme, hiérarchies nationales et de genre : reproduction et réinterprétation des rapports de pouvoir | |
---|---|---|
Auteur | Marina Allal | |
Revue | Raisons Politiques | |
Numéro | no 24, novembre 2006 Les pères fondateurs refoulés | |
Rubrique / Thématique | Actualité |
|
Page | 125-141 | |
Résumé |
Dans l'antisémitisme, la focalisation sur un Autre absolu, le juif, tend à voiler le lien aux autres rapports de pouvoir, notamment de genre. Notre contribution se propose de mettre en évidence ce lien dans le discours antisémite de la fin du 19e siècle, en France et en Allemagne. L'analyse des stéréotypes antisémites dominants du juif et de la juive montre que ces constructions répondent moins à une logique raciale qu'elles ne reproduisent une dichotomie sexuelle pré-existante. Par ce biais toute remise en question d'un ordre sexuel déclaré comme naturel trouve un écho dans l'antisémitisme, qui intègre les topos dominants de l'antiféminisme fin de siècle. Pour autant, les rapports de pouvoir sexuels ou sociaux ne furent pas simplement inclus ni reproduits dans l'antisémitisme, dans la mesure où la nouvelle hiérarchie nationale et implicitement raciale établie par l'antisémitisme finit par l'emporter sur les autres rapports de pouvoir, voire permettait de les réinterpréter. Cette adaptabilité peut être considérée comme l'une des forces de l'antisémitisme et expliquer son pouvoir d'attraction sur de nombreuses personnes, hommes ou femmes, contredisant la thèse d'une exclusivité masculine des acteurs de l'antisémitisme défendue par la psychanalyste allemande Margarete Mitscherlich. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RAI_024_0125 |