Contenu de l'article

Titre Au c?ur du raisonnement galtonien : le paradoxe de la politique malthusienne et sa solution eugéniste : « L'intelligence peut être aidée ou exercée, mais aucun apprentissage, aucun enseignement ne peut la créer. Elle doit être transmise héréditairement. » Karl Pearson
Auteur Pierre-André Taguieff
Mir@bel Revue Raisons Politiques
Numéro no 26, juin 2007 Choisir ses immigrés ?
Rubrique / Thématique
varia
Page 175-215
Résumé En forgeant le mot « eugenics » (« bonne naissance ») en 1883, Francis Galton (1822-1911) a baptisé son projet normatif d'une amélioration des qualités supposées héréditaires des « meilleures » lignées humaines par le contrôle de la procréation. Il postule que les aptitudes humaines sont inégalement distribuées et déterminées par l'hérédité. Inspiré par Quetelet, il s'efforce d'établir que leur distribution est « gaussienne », représentable par une « courbe en cloche ». Dans Hereditary Genius (1869), il tente de montrer qu'on peut formuler des lois statistiques de l'hérédité, susceptibles d'expliquer la transmission des caractères physiques et des caractères mentaux. L'intelligence est donc héréditaire. Le raisonnement galtonien est fondé sur la réinterprétation héréditariste d'un paradoxe mis en évidence par Malthus : si les meilleurs éléments sont les « prévoyants », qui tendent à se reproduire moins que les « imprévoyants », alors les meilleurs sont voués à disparaître et les médiocres ou les pires à proliférer. Galton en infère que le contrôle des naissances doit être qualitatif. Il faut donc sélectionner les procréateurs, et encourager la procréation chez les représentants des « meilleurs souches ». Tel est le programme de l'eugénique dite « positive ».
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RAI_026_0175