Titre | Modèles corps/maison du monde : le microcosme comme représentation collective | |
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Auteur | Mary Douglas | |
Revue | Sociétés | |
Numéro | no 89, 2005/3 Le sens commun | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Page | 43-62 | |
Résumé |
C'est peut-être un bon moment pour le sujet. La psychologie évolutionniste et les sciences cognitives ouvrent de nouvelles voies pour examiner la raison et la société. Elles attirent l'attention sur la capacité des hommes de répondre à d'autres hommes et de partager les mêmes habitudes de pensée. Le modèle de raisonnement perd ses tendances solipsistes, ceci par l'étude de la manière dont le microcosme organise les réponses normales d'une communauté.Un microcosme est un système d'analogies dont chacune se réfère à un tout plus grand. Le microcosme organise la conception de l'univers en le projetant sur le corps humain et sur ses actions. Le procédé d'esquisser dans le même dessin typique une multitude d'informations diverses confère de l'autorité à l'argumentation et valide la création des faits. Un microcosme fonde la justesse des catégories sur l'action humaine et sur les leitmotiv pratiques. Il dote la communauté d'une structure d'interprétation normale.Le travail de Granet sur la religion chinoise et celui de Hocart sur le corps du roi (Rois et Conseillers) a focalisé l'attention sur la façon dont le microcosme royal accorde de la légitimité à l'autorité politique. Les religions africaines sont pleines d'exemples de rois divins.Les conditions de la pensée sont nécessairement invisibles aux penseurs. Une personne qui vit sous l'influence d'un microcosme établi et qui pense selon ses termes n'est pas consciente de ses contraintes. Ce fait pose la question de savoir si nous-mêmes nous vivons et comprenons à travers notre propre microcosme invisible. Dans le but de développer mon sujet, je prendrai quelques exemples.Le sujet implique une ambiguïté due à des vocables dont le sens est équivoque. Il implique l'analogie comme forme fondamentale de la pensée. Nous sommes les héritiers d'une tradition qui dévalorise la pensée par analogie. L'étude du microcosme rétablit l'équilibre. Cette communication est partiellement un hommage aux anthropologues français qui ont placé l'analogie au devant du syllogisme, tels Lévy-Bruhl, Durkheim et Lévi-Strauss. Elle est une contribution aux études bibliques. Identifier le microcosme comme le centre du Pentateuque nous aide à comprendre le Livre du Lévitique qui dit que le Mont Sinaï, l'Alliance et le Tabernacle sont un seul et même modèle qui comporte tout l'univers en micrographie. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SOC_089_0043 |