Contenu de l'article

Titre La fabrique d'un intolérable : Exécutions publiques et police des sensibilités
Auteur Emmanuel Taïeb
Mir@bel Revue 20 & 21. Revue d'histoire
Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire
Numéro no 123, juillet-septembre 2014 Spécial : Histoire des sensibilités au 20e siècle
Rubrique / Thématique
Articles
Page 148-160
Résumé Étudiant la disparition des exécutions publiques au cours de la Troisième République, cet article émet l'hypothèse selon laquelle ce qui relève en apparence du somatique interroge en permanence les fonctionnements sociaux. Afin d'analyser ce que le corps fait au politique et à cette technologie punitive particulière qu'est l'élimination physique des criminels, il interroge les conditions d'utilisation de ce matériau historique spécifique que sont les sensibilités. Il explore leurs usages et la police dont elles font l'objet dans le passé. Cette police joue subtilement sur ce qu'il est légitime de ressentir face au spectacle de la guillotine, et prescrit de « bonnes manières » de le voir. C'est notamment par ce biais que le rituel sanglant est progressivement institué comme un intolérable. L'article montre finalement que ce qui change est moins la mise à mort que la façon de l'éprouver et de la regarder.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais A Growing Intolerance. By studying the disappearance of public executions during the Third Republic, this article hypothesizes that what may have at first seemed to belong to the physical realm was actually a means of questioning the social system. In order to analyse how the human body affected politics, as well as the particular punitive technology of physically eliminating criminals, we shall question the ways in which historically specific sensibilities were exploited. This essay explores how they were used and policed. This “policing” of emotions subtly played with what it was acceptable to feel when observing a guillotine execution, and ultimately prescribed the “right way” of viewing such spectacles. It was notably via these means that the bloody ritual of public execution gradually came to be seen as intolerable. Finally, this article shows that the changes that came about were less concerned with execution themselves than with how they were to be seen and experienced.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=VIN_123_0148