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Titre La mise en scène de la mode soviétique au cours des Congrès internationaux de la mode (années 1950-1960)
Auteur Larissa Zakharova
Mir@bel Revue Le Mouvement social
Numéro no 221, octobre-décembre 2007 Varia
Page 33-54
Résumé Après la formation du bloc des pays socialistes, la vision bipolaire du monde se répandit jusque dans la mode vestimentaire. Les Congrès internationaux de la mode furent l'occasion de réunir annuellement les créateurs des pays d'Europe centrale et orientale et de l'URSS. Ils devinrent un lieu de conceptualisation et de légitimation de la mode socialiste, laquelle était définie en opposition à la mode bourgeoise. Le politique s'emparait de la création vestimentaire afin de réglementer les pratiques vestimentaires et les normes du goût socialiste. Les artistes n'en restaient pas moins fascinés par la haute couture française qu'ils considéraient comme une référence absolue à laquelle ils continuaient d'emprunter, de façon dissimulée, les tendances et les principes théoriques. Mais les Congrès étaient aussi pensés comme un lieu d'échange des expériences en matière d'élaboration des modèles, en vue d'une production planifiée et de masse. Cela impliquait la présence de fonctionnaires industriels qui jetaient un regard pragmatique sur la mode, lequel restreignait alors sensiblement la créativité des créateurs. En raison de leur fonctionnement (préparation des collections, modalité de sélection des modèles, procédures de présentation au public), les Congrès internationaux de la mode autorisent une analyse de l'interaction entre les administrateurs, les créateurs et les consommateurs soviétiques et permettent ainsi de réévaluer le processus de normalisation de la vie quotidienne.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais International Fashion Congresses of the 1950s and 1960s as the Site for the Production of Soviet Fashion. As the socialist bloc emerged, the bipolar vision of the world extended to the world of fashion. International Fashion Congresses served as opportunities for designers of Central and Eastern European countries and of the Soviet Union to assemble annually. These Congresses became occasions to conceptualize and legitimate a specifically socialist model of fashion, defined in opposition to bourgeois fashion. In this way, politics began to shape clothing design, regulating socialist « taste » and what people wore. However, the designers themselves were as fascinated as ever by French haute couture, whose trends and theoretical principles remained the absolute standard to follow, albeit in a somewhat disguised manner. But the Congresses were also seen as places to exchange know-how concerning styles and how they might be elaborated within a system of mass planning and production. That required the presence of industrial officials who looked at fashion with a more practical eye, thus restraining the creativity of the designers. Because the International Fashion Congresses figured in the preparation of the collections, the selection of the designs, and the methods of public presentation, they permit us to analyse the interaction between Soviet administrators, designers and consumers, and thus to re-evaluate the process of normalization of everyday life.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LMS_221_0033