Titre | Du "Cancre" au "sauvageon". Les conditions institutionnelles de diffusion des politiques d'"insertion" et de "tolérance zéro". | |
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Auteur | Bertrand Geay | |
Revue | Actes de la recherche en sciences sociales | |
Numéro | no 149, septembre 2003 Les contradictions de la "démocratisation" scolaire | |
Rubrique / Thématique | Les contradictions de la "démocratisation" scolaire |
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Résumé | Du «cancre» au «sauvageon». Les conditions institutionnelles de diffusion des politiques d'«insertion» et de «tolérance zéro». Depuis la fin des années 1980, la question scolaire est de plus en plus posée en termes d'intégration normative des élèves et de relations entre l'école et le «monde du travail». Par le développement des politiques de lutte contre les «violences scolaires» et contre l'absentéisme, ainsi que par l'appropriation des pratiques qui s'étaient développées dans le secteur de «l'insertion», l'institution scolaire a opéré une sorte d'adaptation structurelle aux transformations des conditions sociales et scolaires en développant à ses marges de nouveaux modes de gestion des publics déviants. Une enquête, menée auprès d'un ensemble de professionnels de l'Éducation nationale, du travail social, du secteur de la police et de la justice, montre que l'un des aspects majeurs de ces transformations est d'avoir constitué un espace élargi de coopérations inter-institutionnelles. Dans ces interactions se jouent tout à la fois le traitement appliqué aux différentes espèces de déviants ou « sans affectation » et la redéfinition des attributions respectives des différentes catégories professionnelles impliquées. Les reconfigurations institutionnelles induites par ces nouvelles politiques publiques accompagnent le développement des mesures de type répressif et des pratiques issues de «l'insertion», tout en créant les conditions de leur propre perpétuation. | |
Résumé anglais | From «dunces» to «troublemakers». The institutional conditions of diffusion of «integration» and «zero tolerance» policies Since the late 1980s, the problem of education has increasingly been posed in terms of normative integration of students and the relationship between school and the « world of work ». By developing policies for dealing with « violence in the schools» and absenteeism, and by appropriating practices that had been developed in the « integration » sector, the educational institution effected a sort of structural adaptation to the changes in the schools by developing in the margins, new ways of managing deviant publics. A study, carried out on a group of professionals working in National Education, the social work sector, the police and the justice system, shows that one of the main aspects of these changes was the constitution of a broader space for inter-institutional cooperation. In these interactions, those concerned work out at the same time ways to deal with the different kinds of deviants or the «unassigned», and the redefinition of the respective competences of the different professional categories involved. The institutional reconfigurations induced by these new public policies go hand in hand with the development of repressive measures and practices borrowed from «integration», while creating the conditions for their own perpetuation. | |
Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_2003_num_149_1_2777 |