Titre | Devenir soviétique grâce aux échanges épistolaires ? : Préparer la réinsertion sociale des prisonniers du droit commun en URSS dans les années 1960-1970 | |
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Auteur | Larissa Zakharova | |
Revue | Cahiers du monde russe | |
Numéro | volume 54, no 2-3, avril-septembre 2013 L'expérience soviétique à son apogée. Culture et société des années Brežnev II | |
Rubrique / Thématique | Essor des cultures de soi |
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Page | 491-516 | |
Résumé |
L'article analyse la correspondance et les engagements d'un membre de l'Union des écrivains de l'URSS, Natal'ja Četunova, dans la défense des criminels de droit commun, afin de nuancer une vision associant la période brejnévienne à une lutte renforcée contre la criminalité. Cette étude des échanges épistolaires entre l'écrivain et un détenu d'une colonie de régime spécial, Viktor Černyšev, permet d'apprécier le rôle de la correspondance dans la construction et l'évolution du lien social à distance entre deux personnes occupant des positions diamétralement opposées dans la hiérarchie sociale. L'une jouit du prestige social associé à sa profession d'écrivain. Elle prend au sérieux sa fonction d'« ingénieur des âmes » pour entreprendre le travail de rééducation d'un prisonnier et lui inculquer les normes de la société soviétique. L'autre, un être marginal et stigmatisé, exècre ce régime qui l'a condamné de nombreuses fois. Dans un lieu d'enfermement avec un régime restrictif de la correspondance, à une époque où les autorités abandonnent le discours optimiste sur les « criminels corrigibles », la lettre devient un instrument efficace de la réinsertion sociale et du remodelage des individus. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Epistolary exchange as a means of becoming a Soviet citizen again? This article analyzes the correspondence and commitments of a member of the USSR Union of Writers, Natal'ia Chetunova, who defended common law criminals. It aims to qualify a vision associating the Brezhnev era with reinforced struggle against criminality. This study of epistolary exchanges between the writer and a prisoner held in a colony with special regime, Viktor Chernyshev, helps to appreciate the role played by correspondence in the building and evolution of a long-distance social relationship between two persons at both extremes of the social ladder. The former enjoyed social prestige related to her profession as a writer. She took her function as an “engineer of the human soul” seriously while re-educating a prisoner, teaching him Soviet society's norms. The latter was a marginal and stigmatized person hating the regime that condemned him to several terms. In a place of reclusion with restrictive rules regulating correspondence, during a period when the authorities gave up their optimistic discourse on “corrigible criminals,” the letter became an effective tool for the social reintegration and refashioning of individuals. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CMR_543_0491 |