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Titre La Grande Guerre : un angle mort de l'histoire allemande ?
Auteur Nicolas Patin
Mir@bel Revue Histoire@Politique
Numéro no 22, janvier 2014 Historiographies étrangères de la Première Guerre mondiale
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 50-68
Résumé En Allemagne, la mémoire du Second conflit mondial et de la « Solution finale » a rejeté la Grande Guerre au second plan. Il existe pourtant une historiographie riche sur la question, qui a pour spécificité sur le long terme de valoriser l'histoire politique et diplomatique, dans le sillage du long débat sur les causes de la guerre, la responsabilité spécifique de l'Allemagne dans le déclenchement du conflit et la polémique autour des œuvres de Fritz Fischer. Depuis les années 1970, et surtout à partir des années 1990, s'est développée une nouvelle historiographie, fondée sur l'histoire sociale et culturelle de la guerre, autour de thématiques comme celles de l'expérience de guerre des simples soldats (Kriegserfahrung), de la survivance des formes de violence dans l'après-guerre et de la mémoire clivée du conflit dans la société weimarienne. Ces objets ont été favorables à des comparaisons transnationales et à l'écriture d'une histoire européenne du conflit. Mais le succès des livres traitant de la question des causes de la guerre rappelle qu'en Allemagne les questions d'histoire politique et diplomatique restent prépondérantes, celles soulevées par l'histoire sociale et culturelle ne s'adossant pas, comme en France ou en Angleterre, à une forte demande mémorielle.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In Germany, the memory of the Second World War and the « Final Solution » has covered the memory of the Great War. However, there is a rich historiography on this issue: his specificity, on the long-term, is its focus on the political and diplomatic history, along with the debate on the causes of the war, the specific responsibility of Germany in triggering the conflict and the controversy surrounding the works of Fritz Fischer. Since the 1970s and especially the 1990s, a new historiography has developed, based on social and cultural history of the war, around topics such as the experience of simple soldiers (Kriegserfahrung), the survival of forms of violence in post-war and the divided memories of the conflict in the Weimar society. These objects are favorable to transnational comparisons and the writing of a European history of the war and its aftermaths. But the success, in Germany, of books dealing with the question of the causes of the Great War, recalls us that the issues of political and diplomatic history remain predominant; the one raised by social and cultural history are not backed by a strong memorial request, as in France or England.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HP_022_0050