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Titre L'historiographie russe (et soviétique) de la Grande Guerre
Auteur Alexandre Sumpf
Mir@bel Revue Histoire@Politique
Numéro no 22, janvier 2014 Historiographies étrangères de la Première Guerre mondiale
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 152-174
Résumé L'historiographie russo-soviétique de la Grande Guerre s'est surtout traduite dans des mémoires et des publications de documents – et beaucoup reste encore à écrire : les archives russes conservent un massif documentaire impressionnant, encore sous-utilisé et mal connu par les historiens russes qui bénéficient pourtant d'un accès privilégié aux sources. Depuis que ce conflit s'est embrasé, sa lecture a suivi une oie propre, mais a aussi coïncidé à certaines époques avec les tendances observables à l'échelle européenne, comme le pic de la vague pacifiste à la fin des années 1920. La prépondérance de l'histoire militaire, de l'appréciation des humeurs populaires et de la bienfaisance brossent un tableau assez figé de l'évènement et des phénomènes sociaux et économiques qui lui sont associés. Même en comptant avec les études occidentales sur le sujet, on ne peut que constater l'insuffisant apport des connaissances sur ce front singulier à la compréhension d'ensemble de la Première Guerre mondiale, et la faiblesse de l'innovation méthodologique. Cela tient sans doute à la rareté des travaux russes aujourd'hui, soviétiques hier, sur l'histoire générale du conflit, exception faite des enjeux liés aux relations diplomatiques. Les historiens de cette nation ont redécouvert le front russe, pas le sens de cette guerre pour le XXe siècle au-delà de la question cruciale de la révolution.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The Russo-Soviet historiography about First World War mainly consists in published souvenirs and raw documents: therefore a lot still has to be discovered and written about this conflict. The Russian archives hold an impressive bulk of primary sources that are underused and poorly known even by Russian historians with a privileged access to them. Since the war started, its Russian interpretation went a peculiar way, but also at times coincided with pan-European trends such as the pacifist climax at the end of the 1920s. The preponderance of military history and the insistence on studying public moods or elite philanthropy draw a rather immobile picture of the related socioeconomic phenomena. Even if we take in account the Western historiography, we have to admit that our knowledge about this particular front insufficiently contributed to our comprehension of the Great War as a whole. The scarcity of Soviet and Russian general history of this war (except for diplomatic relations) no doubt plays a role. The Russian historians rediscovered the Russian front, not the meaning of this war for the XXth century beyond the (crucial) question of the revolution.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HP_022_0152