Titre | D'un roman national, l'autre. Lire l'histoire par la fin dans les programmes de 1923 et de 1938 | |
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Auteur | Olivier Loubes | |
Revue | Histoire@Politique | |
Numéro | no 21, septembre 2013 L'enseignement scolaire de l'histoire dans la France des XIXe et XXe siècles | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Page | 53-68 | |
Résumé |
Afin de comprendre les profonds bouleversements de l'enseignement de l'histoire à l'école primaire durant le premier XXe siècle, cet article fait le choix méthodologique de prendre l'enseignement de l'histoire par la fin plutôt que par les origines. Se dégageant des études habituellement attachées aux débuts du cours d'histoire – origine qui peut paraître immuable durant toute la Troisième République – où se rencontrent Gaulois batailleurs et Romains civilisateurs, il se demande quel sens est donné à l'histoire enseignée en se penchant sur sa fin, sur l'horizon ers lequel les programmes cherchent à projeter les écoliers. Or, de cette perspective, on oit changer la fin de l'histoire, dans tous les sens du terme, fin du récit comme fins assignées au récit. Bien loin de la peinture classique et rassurante d'un enseignement pérenne de l'histoire, porteur d'un roman national patriotique que le – mauvais – « esprit 1968 » aurait détruit, on oit se modifier le sens même du récit commun qui inscrit les écoliers dans le temps dès les années d'entre-deux-guerres. En effet, lorsqu'on analyse – par la fin – les programmes d'histoire de 1923 puis de 1938, et qu'on les confronte aux travaux des instituteurs et de leurs élèves, on rencontre une nouvelle chronologie bouleversée par la Grande Guerre, puis par l'échec de la SDN : un double désenchantement de la nation patriotique, d'abord subordonnée à la paix au cours des années 1920, puis déplacée ers le peuple et le travail à la fin des années 1930. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In order to understand the deep upheavals undergone by history teaching in primary schools during the early 20th century, this teaching has been looked at from the vantage point of its ending and not from its beginnings. Rather than classically look at the starting point of the curriculum, with its apparently immutable confrontation between bellicose Gauls and civilising Romans, throughout the Third Republic, the article seeks to explore the meaning given to the history taught in schools by focusing on its end-point. The end of history, both as the ending of a narrative and as the purpose ascribed to this narrative, can then be seen to change quite radically. Indeed, far from showing history taught in a reassuringly unchanging fashion, focusing on a grand patriotic narrative that the debunking spirit of 1968 destroyed, the history taught to schoolchildren as early as the inter-war years can be seen to experience a serious shift. A close analysis of the 1923 and 1938 curricula, focusing on their end-dates, followed by their confrontation to the schoolwork of teachers and pupils, shows to what extent the Great War and then the failure of the League of Nations upset the traditional chronology. Doubly disenchanted, the patriotic narrative was thus first subordinated to peace in the 1920s then reorientated towards the people and work at the end of the 1930s. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HP_021_0053 |