Titre | Parler. La disparition historiographique de la parole magistrale. | |
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Auteur | Françoise Waquet | |
Revue | Actes de la recherche en sciences sociales | |
Numéro | no 135, décembre 2000 Inconscients d'école | |
Rubrique / Thématique | Inconscients d'école |
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Résumé | Parler « Le professeur est un homme qui parle plus qu'il n'écrit », peut-on lire dans un rapport de l'agrégation. Cette évidence n'a guère retenu l'attention des historiens. Alors que par leur statut professionnel, par les orientations mêmes de leur discipline, par les acquis de la recherche en sciences sociales, ils auraient pu être amenés à réfléchir sur l'historicité des pratiques orales des doctes, rien de tel ne s'est produit : pourquoi? Après avoir traité de l'objection de l'absence de sources, cet article examine les raisons rendant compte de cette « indifférence » des historiens pour la parole magistrale. Elles ressortissent à deux ordres de choses : d'une part, l'habitus professionnel entendu ici comme l'exercice du métier d'historien et les conditions « disciplinaires » de la recherche ; d'autre part, un climat épistémologique général, celui du monde intellectuel, où dominent un préjugé rhétorique et la sacralité reconnue à l'écrit. | |
Résumé anglais | Speaking "The teacher is someone who speaks more than he writes", thus reads one agregation report. This obvious statement seems to have escaped the attention of historians. Whereas their professional status, the very orientation of their discipline, the findings of the social sciences all could have led them to reflect on the historicity of the oral practices of the learned, nothing of the sort has happened : why not? After having dealt with the objection of the absence of sources, the present article examines the reasons accounting for historians "indifference" to the speech of teaching. These are of two orders : first of all, the professional habitus, understood here as the practice of the profession of historian and the "disciplinary" conditions of research and, second, a general epistemological climate prevailing in intellectual circles that was dominated by prejudice against rhetoric and sacralization of the written word. | |
Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_2000_num_135_1_2699 |