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Titre Réaliser la gravité d'enjeux abstraits à travers une simulation : comprendre COP-RW comme un rite de passage
Auteur David Goutx
Mir@bel Revue Négociations
Numéro no 22, juillet 2014 Simulations de négociation : quels apports pour la recherche et la pratique ?
Rubrique / Thématique
Dossier : Simulations de négociation: quels apports pour la recherche et la pratique ?
Page 17-28
Résumé Depuis plus de trente ans, des simulations sont organisées pour former les négociateurs aux subtilités des relations internationales. Bien conçues, elles permettent aux joueurs de faire l'apprentissage des mécanismes de la négociation, d'acquérir des expériences fictives de référence et de s'exercer à la mobilisation de ces compétences complexes, dans des situations réalistes.Le rôle pédagogique joué par les émotions dans l'engagement des joueurs dans la simulation est bien connu : apprentissage efficace et mémorisation à long terme des compétences acquises.Toutefois, ces analyses confrontant l'évaluation des joueurs avant et après le jeu ne rendent pas compte de ce qui se passe pendant le jeu, et ce faisant, ne nous éclairent pas sur ce que les joueurs apprennent du déroulement de la simulation elle-même. La plupart des participants à ces simulations, expriment d'ailleurs leur frustration face à ce qu'il reste du jeu quand le jeu cesse. Nous tentons dans le présent article de rendre compte de cette « matière noire » de la simulation qui échappe aux observations ante post d'une simulation.Après avoir montré que COP-RW fut plutôt une simulation qu'un jeu pédagogique, nous analysons comment le jeu a malgré tout traversé et débordé la simulation, et comment sa fidélité à la réalité a créé un « espace de liminalité » ouvrant pour la plupart des joueurs des perspectives sur les enjeux de la négociation sur le changement climatique et sur eux-mêmes. Nous montrerons que ces joueurs ont vécu COP-RW comme un rite de passage leur permettant de saisir et d'assumer une responsabilité à agir.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais For more than thirty years now, simulations have been organized to train negotiators in the subtleties needed for international relations. If well thought, they enable players to experience the ins and outs of negotiation, to acquire some frame of reference in a fictional setting and to get used to mobilising these skills in realistic situations. The role played by emotions in the involvement of players in the simulation is well known: a better learning experience and a longer term retention of the skills learned. However, these analyses contrasting the players' evaluations before and after the game, do not give an account of what happens during the game and thus give us no clue about what the players learn of the evolution of the simulation itself. Most of the participants in these simulations express their frustration even at how little is left of the game itself once it ceases. We are trying, in this article, to portray as faithfully as possible the simulation's “dark matter” which is not taken into account by any of the usual methods when testing the effectiveness of a simulation. After showing how COP-RW was more a simulation than a pedagogical game, we analyze how the dynamics of gaming transformed the simulation and how its adherence to reality created a “liminal space” opening new perspectives for most players on the stakes of these negotiations, climate change and themselves. We will show that the COP-RW participants perceived this simulation as a rite of passage, enabling them to take on and fully assume their responsibility to act.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=NEG_022_0017