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Titre Les droits de l'homme : un cas limite pour le positivisme juridique
Auteur Anna Zielinska
Mir@bel Revue Tracés
Numéro no 27, 2014/2 Penser avec le droit
Rubrique / Thématique
Notes
Page 135-149
Résumé La tradition du positivisme juridique s'est longtemps montrée méfiante à l'encontre de la notion abstraite, et non juridique, de « droit ». Mais les choses ont commencé à changer après la Seconde Guerre mondiale et, plus encore, à partir des années 1960, quand les « droits de l'homme » se sont imposés dans toute une série de discours très variés. Pour répondre à ce nouvel état de fait, Joseph Raz, théoricien et philosophe du droit contemporain, a proposé une lecture originale des droits de l'homme comme étant « sans fondements ». Le présent article retrace les positions de Raz, d'abord sur « les droits » tout court, puis sur « les droits de l'homme ». Ces deux étapes nous conduisent à une évaluation critique de l'approche de Raz. En effet, la théorie générale du droit de Raz ainsi que sa réflexion plus spécifique sur les droits sont censées aller au-delà des divisions classiques entre positivisme juridique et jusnaturalisme. Mais nous tâchons de montrer que la pertinence de cette distinction mérite d'être défendue, en particulier dans la perspective d'un recadrage de la pensée sur les droits de l'homme.
Résumé anglais The tradition of legal positivism was rather reluctant towards the important taken by the abstract and pre-legal notion of “right” in political and social discourse. But the situation started to change after the Second World War, and, even more, in the 1960s, when “human rights” imposed themselves within a variety of discourses. In order to respond to this new state of affairs, Joseph Raz proposed an original reading of human rights, understood as being “without foundations”. This article presents Raz's positions, on rights, and, subsequently, on human rights. These two stages of the presentation lead to a critical evaluation of the proposed theory. Indeed, the general theory of law advanced by Raz, as well as his more specific work on human rights, present themselves as going beyond the classical division between iusnaturalism and legal positivism. This article argues that, even if this position is intellectually stimulating, the distinction remains relevant and deserves to be defended, in particular in thinking about the human rights.
Article en ligne http://traces.revues.org/6105