Contenu de l'article

Titre Les politiques publiques comparées : tourisme intelligent ou vrai progrès ? Le cas des politiques comparées de l'environnement
Auteur Corinne Larrue, Peter Knoepfel
Mir@bel Revue Politiques et management public
Numéro vol. 2, no 3, septembre 1984
Rubrique / Thématique
Articles
Page 45-63
Résumé L 'analyse comparée de politiques publiques, qui se distingue de l'analyse comparative des systèmes politiques entiers, a connu un développement rapide dès le début des années 70. Ce nouveau type d'analyse reflète le fractionnement actuel des administrations des états industrialisés en crise. Mais cette isolation des politiques publiques analysées et comparées fait courir le danger de perdre une vue d'ensemble des éléments communs à toutes les politiques publiques d'un pays. En fait, ce type d'analyse n'a pas encore permis d'élaborer une «théorie comparative des Etats», fondée sur la permanence d'éléments structurels de l'ensemble des politiques publiques des pays (ASHFORD). Mais cet objectif ambitieux n'avait pas été énoncé dès l'origine de cette nouvelle discipline. D'autres espoirs avaient été misés sur les analyses de type «politiques publiques comparées» : initialement, ces analyses devaient permettre de déterminer les conditions exactes du transfert d'éléments et de concepts d'un pays à l'autre, de participer à l'élaboration de stratégies de réforme à l'intérieur des pays étudiés et d'élaborer de nouvel/es hypothèses. On se pose la question de savoir si les recherches de type «politiques publiques comparées» ont pu combler ces espoirs, que la communauté scientifique, les administrations et les financiers avaient portés sur elles. Après avoir dressé un bilan des recherches comparées, menées dans le domaine de la politique de l'environnement, il est montré pourquoi ces trois objectifs se sont avérés impossibles à atteindre : la rigidité conceptuelle de l'analyse comparée de politiques publiques, sa limitation à un nombre restreint d'éléments composant les politiques étudiées et son incapacité à produire de nouvelles hypothèses sont la cause de l'échec de ce type d'analyse à répondre aux objectifs de départ. Cependant, les trois limites inhérentes à ces recherches constituent en fin de compte un avantage pour ce type d'analyse. En effet, par le biais de la comparaison internationale, on peut mettre en évidence l'existence de facteurs décisifs des politiques publiques étudiées, qui ne peuvent pas être découverts par le biais de l'analyse non comparative, du fait d'un certain aveuglement culturel inhérent à cette dernière. Les hypothèses développées dans les contextes nationaux sont soumises aux tests empiriques de l'analyse comparée et leur validité est alors remise en cause, ce qui permet d'obtenir un certain niveau de généralisation des hypothèses de départ ; l'analyse comparée met également en évidence des similitudes de modèles explicatifs dans des régions de pays différents ainsi que des variations importantes de ces modèles explicatifs dans différentes régions d'un même pays.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Unlike the situation in the field of traditional comparative government, research aiming at comparing public policies throughout different countries has considerably increased since the beginning of the seventies. This new type of policy - rather than total governmental systems • oriented research actually seems to correspond to ongoing fragmentation processes isolating individual policies from each other, which we can observe in fiscally stressed modern industrialized welfare states. This contribution shows that this single policy oriented approach, however, may run the risk of loosing a general view of structural determinants, common to most or all public policies of a country due to specific policy characteristics of countries under comparison. In fact, this new type of policy oriented comparative analysis has not yet brought up what ASHFORD calls a «comparative policy based explanation of the state». While such an ambitious goal initially only has been set up by a few scholars, comparative policy analysis research activities since their beginning have been subjected to other (less far-reaching) objectives which, nevertheless, turned out to have been unrealistic too. Neither those who expected to become enabled to precisely determine policy transfer conditions nor those who searched for new policy explanation hypothesis have been satisfied. The contribution of comparative policy research to policy reform debates within involved countries remained relatively poor. By means of a tentative evaluation of comparative analysis done in the field of environmental policies, mainly based upon the work of VOGEL, the article tries to show that such initial hopes could not have been fulfilled because of genuine limits inherent in the approach itself. Such limits are based in the necessary conceptual rigidity and selectivity of serious comparative policy analysis which furthermore /nust inevitably be guided by existing research hypothesis, developed under carefully controlled national policy conditions. Conceptual rigidity and selectivity nevertheless may be considered as the main causes for the strength of comparative policy analysis. The consequent search for a limited and well defined set of possible explanatory variables often enables scholars to find out policy relevant determinants in their country they would not have asked for without cooperating in a comparative context. Thus the approach helps to overcome cultural biases and leads politicians and public administrations towards a better understanding of country specific determinants of policy success or failure. Furthermore, this approach allows testing hypothesis on a broader range and thus it contributes considerably to the development of theory on public policy explanations. Especially if including regional and local policy implementation processes the approach is likely to discover explanatory patterns for implementation policy outputs and impacts, which are in fact common to policies of different countries with varying policy programs.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_1984_num_2_3_1790