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Titre Entre confiture et photographie, notes sur la couleur subjonctive
Auteur Guy Lecerf
Mir@bel Revue Sociétés
Numéro no 126, 2014/4 Re-penser l'ordinaire
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 25-38
Résumé Que se passe-t-il entre les actes de la confiture et ceux de la photographie ? De quel jeu s'agit-il ? Il se fait que j'imagine, j'invente mon quotidien et, à l'occasion, je parle de couleur. Ainsi dans la série Oasis, Miroirs Myrtilles (2010), je peux passer – là au bord d'un chaudron de confitures en ébullition – de la catastrophe dans sa banalité à la photographie. Ce passage peut se comprendre en termes de dépiction ou de proposition : la dépiction (Stephen Kosselyn, 2006) s'intéresse aux variations de colorations, à l'ambiguïté de l'image, à sa picturalité. A contrario, l'identification de la couleur impose la proposition et, en particulier, la dénomination. L'analyse propositionnelle ouvre sur une « grammaire » fondée sur des modes ; d'où la notion de « couleur subjonctive » (Hilary Putnam, 1983) qui envisage la couleur comme une potentialité, le fait qu'elle puisse avoir un avenir dans l'esprit de celui qui la voit et qui en parle. Cette notion permet de mieux saisir ce qui, par la modalité subjonctive de la proposition de couleur, me relie au monde commun et, chaque jour, me fait inventer et imaginer des mondes possibles et imprévisibles dans une sorte de balancement sans fin entre confiture et déconfiture.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais What happens between the acts of jam and the acts of photography? What game is played? I imagine and invent my daily life and sometime, I speak about color. That is how, in the series Oasis, Miroirs Myrtilles (2010), I can go – at the edge of a boiling jam cauldron – from catastrophe in its banality to photography. This movement can be understood in terms of depiction or proposition: depiction (Stephen Kosselyn, 2006) is interested in the variations of colorations, the ambiguity of the picture, its picturality. On the contrary, the identification of the color requires the proposition and, in particular, the denomination. The propositional analysis opens on a “grammar” based on modes; hence the notion of “subjonctive color” (Hilary Putnam, 1983) which sees the color as a possibility, the fact that it can have a future in the mind of the person who sees it and speaks about it. This notion allows me to grab what, by the subjonctive mode of the proposition of the color, links me to the common world and, every day, makes me invent and imagine possible and unpredictable worlds.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SOC_126_0025