Titre | Le rapprochement entre la méthodologie marxiste et la méthodologie féministe est-il possible ? (Et est-ce important pour la sociologie du droit ?) | |
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Auteur | Maureen Cain | |
Revue | Droit et société | |
Numéro | no 2, janvier 1986 | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Sociologie du droit |
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Page | 77-90 | |
Résumé |
Dans cet article, l'auteur commence par soutenir que marxisme et féminisme dépendent tous deux d'une ontologie réaliste, et par considérer dans ce cadre la possibilité d'une position spécifiquement féministe à partir de laquelle la connaissance puisse être constituée. Sont examinées ensuite les implications techniques de ce point de vue pour la recherche en sciences humaines. Les techniques déclarées féministes dans les écrits sur le sujet font l'objet de deux interrogations : cette technique est-elle compatible avec une approche marxiste ? Est-ce une position nécessaire, ou seulement possible, pour le féminisme ? Les caractéristiques affirmées spécifiques de la recherche féministe sont : 1) la qualité relationnelle, 2) l'accent mis sur l'expérience, 3) l'engagement politique, 4) l'anti-hiérarchie, 5) l'antidualisme, 6) la faculté pour ceux qui sont analysés de rester des sujets et 7) la réflexivité tant personnelle que théorique. L'auteur démontre que les différences entre marxisme et féminisme dans leur relation à ces caractéristiques sont complexes et non-unitaires. En particulier, elle soutient que, si sur le plan politique, les alliances sont certainement possibles, sur le plan épistémologique, il est impossible d'être simultanément et féministe et marxiste. Puis est développée l'idée que la sociologie du droit est restée systématiquement silencieuse à propos des femmes et du genre, sauf dans les domaines comme la famille et le droit de la famille, où l'on considère traditionnellement que les femmes ont une place. De ce point de vue, la sociologie du droit a renforcé les idéologies existantes. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
The paper first argues that both marxism and feminism depend on a realist ontology, and within this the possibility of a specifically feminist standpoint from which knowledge may be constructed is considered. The technical implications of this for researchers in the human sciences are then explored. Techniques claimed in the literature to be feminist are addressed with the two questions of : is this technique consistent with a marxist approach ? and is this a necessary, or only a possible, position for feminism ? The characteristics claimed for feminist research are 1) a relational quality, 2) an emphasis on expérience, 3) political commitment, 4) anti-hierarchy, 5) antidualism, 6) allowing those investigated to remain subjects, and 7) Personal as well as theoretical reflexivity. The differential relation to these characteristics by feminism and marxism is shown to be complex and non-unitary. In particular, it is argued that while political alliances are certainly possible, epistemologically it is not possible to be simultaneously both feminist and marxist. It is further argued that sociology of law has been systematically silent about women and gender, except in areas where women have traditionally been considered to have a place, such as the family and family law. In this sense sociology of law has reinforced existing ideologies. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dreso_0769-3362_1986_num_2_1_900 |