Contenu de l'article

Titre Violation des droits de l'homme et redémocratisation au Brésil : sous l'Etat scélérat, la société perfide...
Auteur Luciano Oliveira
Mir@bel Revue Droit et société
Numéro no 22, septembre 1992 Transformations de l'État et changements juridiques : l'exemple de l'Amérique Latine.
Rubrique / Thématique
Dossier : « Transformations de l'Etat et changements juridiques : l'exemple de l'Amérique latine »
Page 447-463
Résumé La question de la violation des droits de l'homme fut l'un des événements politiques les plus importants survenus en Amérique latine au cours des années 70. Au Brésil, pour faire face à « l'Etat tortionnaire », un mouvement de défense des droits de l'homme, mené sous le parrainage de l'Église et de l'Ordre des Avocats du Brésil, est apparu. Ce mouvement a réussi à mobiliser l'opinion publique autour de fui, et le rôle qu'il a joué dans la désagrégation du régime militaire n'est pas à négliger. Une fois la dictature finie, ce mouvement, au lieu de s'estomper, grandit. Alors, au lieu des prisonniers politiques issus, dans leur énorme majorité, des couches moyennes de la population, il prit la défense des prisonniers de « droit commun » issus des classes populaires, lesquels, depuis toujours, ont été soumis à des « mauvais traitements ». C'est depuis ce moment que les militants ont souvent été accusés d'être des « défenseurs de bandits ». L'opinion publique, auparavant favorable, se détourna d'eux et commença à leur être hostile. Pour l'auteur, l'indignation que la torture a soulevée lorsqu'elle fut appliquée aux classes moyennes, parallèlement à l'indifférence avec laquelle la bonne société assista à son retour au milieu d'origine, nous apprend beaucoup sur la société brésilienne et les rapports fortement hiérarchisés qui la traversent depuis sa fondation, car, parallèlement à la dichotomie classique dominants-dominés, cette société est aussi fondée sur une dichotomie plus sinistre : celle des « non-torturables » d'un côté, celle des « torturables », de l'autre.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Human Rights Violation and Redemocratization in Brazil : A Treacherous Society within a Wrongful State. Human rights violation made up one of the most striking issues raised in the latin-american political agenda during the seventies. In order to face the Brazilian « torturing State », a movement to defend human rights emerged under the guidance of the Catholic Church and the Brazilian Bar Association. This movement mobilized the public opinion and played a fundamental role in the disintegration of the military regime. However, at the end of the dictatorship period, this movement oecame stronger and instead of dealing with political prisoners it started to defend tortured common prisoners stemming from low income class. After this period, human rights militants were accused to protect marginals and the public opinion became hostile to this new approach of the movement. In the past, torturing practices related to middle class prisoners caused indignation among Brazilians. At the present, an apatnetic society sees these practices coming back within a different realm. This contrasting behavior tells us a lot about the strong hierarchy that pervades the Brazilian society. Beyond the classical dichotomy « dominated and dominants », this society is also based upon a more tragic dichotomy : those who are eligible to be tortured and others that are not eligible to be tortured.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dreso_0769-3362_1992_num_22_1_1173